Le Journal de Montreal - Weekend

« IL A FALLU BRAILLER AVANT DE RIRE »

Les dernières années n’ont pas été de tout repos pour Kaïn. « Dans nos vies personnell­es et collective­s, on a pris des claques sur la gueule », confie Steve Veilleux. Mais le groupe de Drummondvi­lle s’est accroché et est resté fidèle à ses racines musical

- CÉDRIC BÉLANGER

À voir Steve Veilleux, Éric Maheu, Yannick Blanchette et le nouveau venu John-Anthony Gagnon-Robinette rire aux éclats et évoquer par des sous-entendus leurs frasques nocturnes, assis autour d’une table du restaurant qui leur sert de quartier général à Drummondvi­lle, on peine à imaginer que le ciel de Kaïn se soit obscurci au cours des dernières années.

Sans entrer dans les détails, Veilleux, principal parolier et le plus bavard du band, évoque des moments troubles et des remises en question. « L’album d’avant s’appelait

Pleurer pour rire (sorti en 2013) et ça représenta­it bien cette époque. Oui, il a fallu brailler avant de rire. Pour sa part, Welcome bonheur est évocateur de l’époque actuelle. Au cours des quinze dernières années, on a vécu des épreuves, on a pris des détours. Mais en bout de ligne, ces détours ont été payants. On peut enfin espérer toucher à l’équilibre dans tous les niveaux de notre vie », analyse-t-il.

Preuve tangible qu’une sérénité nouvelle enveloppe Kaïn, tous les membres du groupe se sont fait tatouer le nom de l’album.

« Pour moi, ça veut dire beaucoup », lance John-Anthony Gagnon-Robinette, qui a rejoint ses idoles d’enfance après le départ du guitariste Patrick Lemieux, pour cause de différends d’ordre profession­nel.

« La première toune que j’ai apprise, c’était Parle-moi d’toi », se souvient le cadet du groupe, à 26 ans.

RASSEMBLEU­R JUSQU’AU BOUT

Cela dit, fans de Kaïn, rassurez-vous. Le son de votre groupe favori n’a pas changé. Le folk rock fédérateur qui vise le coeur des auditeurs demeure le pain et le beurre du groupe. En témoignent des chansons comme la pièce-titre, Une

dernière pour la route ou Comme un bum.

« La mission rassembleu­se et festive de Kaïn va rester la même, jusqu’au bout. Avec humilité, on considère que le paysage musical québécois en a encore grandement besoin. On a besoin de taper du pied, de monter le volume. Les arrangemen­ts, l’enrobage musical, le fait que la livraison soit plus introspect­ive par moments sur l’album sont les points où on a évolué et changé. Mais le mandat qu’on s’est donné ne change pas », soupèse Steve Veilleux.

FIDÈLE AU ROCK

Persister dans le rock à l’ère où la musique urbaine, que ce soit l’électro, le hip-hop ou le R&B, prend beaucoup de place n’empêche pas les quatre musiciens de dormir. « C’était la même chose à nos débuts, on sortait d’une solide phase électro avec Daniel Bélanger, Ariane Moffatt et Marc Déry. On n’a jamais adhéré à ça parce que ça ne nous ressemble pas », affirme Veilleux.

C’est en partie pourquoi Éloi Painchaud était de retour derrière la console pour Welcome bonheur. Presque un cinquième membre du groupe, il connaît très bien Kaïn et n’est pas du genre à vouloir ajouter des arrangemen­ts sophistiqu­és. Des petits « pious pious », comme le dit Éric Maheu avec un sourire en coin.

« C’est un artiste complet et un bel être humain. Il sait comment composer avec chacune de nos personnali­tés », ajoute-t-il.

Ça aussi, ça fait le bonheur des gars de Kaïn. L’album Welcome bonheur est en vente depuis vendredi. Kaïn sera en concert le 19 avril 2018 au Club Soda de Montréal. Le lendemain, le groupe montera sur la scène de l’Impérial Bell, à Québec.

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