Le Journal de Montreal - Weekend
Denis Villeneuve à la tête d’un classique
Humanité, androïdes et vision du futur sont autant de thèmes chers à Philip K. Dick et présents dans ce Blade Runner 2049. Réalisé par Denis Villeneuve, avec Ryan Gosling et Harrison Ford dans les rôles principaux, le long métrage est fidèle au Blade Runner de Ridley Scott tout en élargissant certaines des thématiques abordées à travers le prisme artistique du cinéaste québécois.
Michael Green, le coscénariste de ce
Blade Runner 2049, a avoué sans détour avoir été « terrifié » à l’idée de prendre la nouvelle écrite par Hampton Fancher (scénariste du premier volet) pour en faire un script définitif, une fois l’épineuse question des droits réglée.
« La notion de travailler sur un nouveau Blade Runner est comme de jouer avec le feu, mais je crois que tout le monde ici est pyromane », a-t-il lancé lors de la conférence de presse qui s’est tenue à Los Angeles il y a deux semaines, en montrant Hampton Fancher, Denis Villeneuve, Ryan Gosling, Harrison Ford, Robin Wright ainsi que les producteurs Andrew A. Kosove, Broderick Johnson et Cynthia Sikes Yorkin. Blade Runner 2049 se déroule 30 ans après l’original. Sans rien dévoiler des surprises scénaristiques que réserve cette production, on suit l’officier K (Ryan Gosling), un blade runner ou traqueur de répliquants. Son enquête dans un monde ravagé par une impulsion électromagnétique en 2022 et après l’introduction des Nexus 9, une nouvelle génération de répliquants « parfaits », en 2036, le mène sur les traces de Rick Deckard (Harrison Ford), disparu il y a trois décennies. LA BÉNÉDICTION DE RIDLEY SCOTT
Avant même de donner son accord à la réalisation, Denis Villeneuve a posé une condition. « J’avais besoin d’être dans la même pièce que Ridley Scott et de l’entendre dire qu’il était d’accord avec le fait que je prenne le bâton. […] Je lui ai dit, en entrant dans la pièce, que j’avais besoin de sa bénédiction et que je serais en paix s’il n’était pas d’accord, que je me retirerais. » Une fois obtenu l’accord de celui qui est producteur exécutif de cette suite, Denis Villeneuve s’est mis au travail, demandant immédiatement à Roger Deakins, le directeur de la photographie avec lequel il a travaillé pour Sicario et Prisonniers, de se joindre à lui. « Le premier film a eu un énorme impact sur moi lorsque je l’ai vu à sa sortie en salle. À l’époque, j’étais un jeune adolescent, j’avais faim de science-fiction puissante et Blade Runner m’a marqué pour de nombreuses raisons. L’une d’entre elles est qu’à l’époque, je commençais à rêver à une carrière de cinéaste et je crois que nous sommes tous d’accord que Blade Runner est un film d’auteur, de réalisateur. […] L’empreinte de Ridley y est très puissante. »
« Comment revisiter cet univers qui a inspiré tant de films ? Ça, c’était le plus grand défi, celui de nous assurer que nous y retournions avec un regard neuf. Je dois dire que l’une des choses qui m’ont attiré est le scénario de Hampton Fancher et de Michael Green qui comportait un espace nécessaire pour un réalisateur. J’ai relu tous les brouillons de Michael et ils sont devenus ma Bible. »
« En tant qu’humains, nous sommes programmés par notre patrimoine génétique, par notre éducation et la question de savoir comment nous pouvons nous en libérer [est un thème que je voulais aborder]. Je voulais aussi ramener cette superbe mélancolie du premier film et l’explorer avec ma sensibilité propre », a-t-il ajouté.