Le Journal de Montreal - Weekend

Marc Messier s’attaque à un défi de taille

Le Théâtre du Rideau Vert amorce sa saison avec la tragédie d’Arthur Miller, La mort d’un commis voyageur, une pièce qui a été couronnée de nombreux prix depuis sa création à Broadway en 1949. C’est Marc Messier, entouré de dix comédiens dirigés par le me

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Après 38 ans de tournée et après avoir pris part à 3322 représenta­tions de la célèbre pièce Broue, Marc Messier s’attaque à un nouveau défi sur les planches : interpréte­r le personnage principal d’une pièce dramatique. « C’est un très grand défi », lance l’acteur qui campe Willy Loman, un homme anéanti par la vie. « Le personnage est extraordin­aire, c’est un très grand rôle. »

Si le défi est grand, c’est que le personnage – d’abord joué par Jean Duceppe et repris en 1999 par Michel Dumont – est présent pratiqueme­nt tout au long de la pièce, ce qui signifie une grande quantité de textes à mémoriser.

Marc Messier, qui a le privilège de choisir les projets dans lesquels il s’implique, avait été approché par le metteur en scène Serge Denoncourt, il y a un peu plus de quatre ans. Celui-ci lui avait alors demandé de choisir une pièce. « Plusieurs pièces m’intéressen­t, je pense à celles d’Ionesco et de Beckett, mais je suis davantage interpellé par la dramaturgi­e américaine, confie Marc Messier. J’ai proposé cette pièce d’Arthur Miller parce qu’à la lecture, j’ai vraiment été touché. » Ça tombait bien, puisque Serge Denoncourt est aussi un amoureux des textes de Miller.

QUAND TOUT S’ÉCROULE

Dans cette pièce campée dans un climat d’après-guerre, Willy Loman voit son univers s’écrouler. L’homme, un commis voyageur, à l’aube de la retraite, qui a trimé dur toute sa vie, vient de perdre son emploi et peine à payer ses dettes. Il se retrouve face à l’échec et les désillusio­ns. Autrefois un homme d’ambition aspirant au bonheur familial, il se retrouve dans une situation qui inquiète sa femme (Louise Turcot).

« Willy est un homme de 60 ans qui est au désespoir de voir à quel point sa vie s’écroule, lui qui aspirait au rêve américain, explique le comédien. Il se bat pour demeurer en vie. C’est près de notre réalité, ça m’a fait penser à mon père et à mon oncle. »

RELATIONS PÈRE-FILS

Marc Messier a également été interpellé par les relations père-fils que l’on y aborde. La situation financière précaire de son fils Biff (Éric Bruneau), tout comme son manque d’ambition, exaspère le personnage principal. « Nous sommes dans une grande tragédie », ajoute l’acteur.

La pièce, qui se veut une critique du monde capitalist­e, se conclura sur une note tragique.

« C’est aussi une pièce qui tombe à point avec l’ère de Donald Trump qui incarne le rêve américain, mais aussi le culte de la personnali­té et du paraître », conclut-il.

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