Le Journal de Montreal - Weekend
RETOUR À L’ÉCOLE
Pour certaines personnes, la seule mention du mot « adolescence » fait remonter de douloureux souvenirs. Pour d’autres, elle évoque une période heureuse où tout était possible. Sarah-Maude Beauchesne fait partie de celles qui affichent un large sourire qu
C’est à cette époque que Sarah-Maude Beauchesne a découvert qu’elle voulait devenir écrivaine. Une décennie plus tard, c’est chose faite. Auteure du blogue littéraire Les Fourchettes et des romans jeunesse Coeur de slush et Lèche-vitrine, la jeune femme de 27 ans propose aujourd’hui L’Académie, une série télé réalisée par Marie-Claude Blouin, dans laquelle elle raconte les aventures d’Agathe, Marie et Wendy, trois amies inséparables qui entament leur 5e secondaire avec confiance dans un pensionnat alternatif pour filles.
L’arrivée des garçons viendra toutefois changer bien des choses…
Cette histoire, Sarah-Maude Beauchesne la portait en elle depuis longtemps. « J’avais envie de faire une école weird, confie-t-elle. J’avais cette idée d’une école avantgardiste, alternative et parfaite… où j’aurais suivi plein de cours que je n’ai pas eus au secondaire, comme des cours de BBQ, des cours de mécanique, des cours de sexualité sans tabous, de développement personnel, etc. Une école libre, dirigée par une femme forte, où tout le monde peut être soi-même. »
SIMPLICITÉ
Interprète d’Agathe dans L’Académie, Léa Roy dit également garder de beaux souvenirs du secondaire. Bien qu’elle ait dû manquer beaucoup de cours à cause des tournages de Tactik, cette série jeunesse de Télé-Québec qui s’est étirée de 2009 à 2013, la comédienne s’ennuie parfois de cette période où « tout était plus simple ».
« J’ai encore la même gang qu’au secondaire, révèle l’actrice de 19 ans, qui étudie en communication à l’Université Concordia. Rien n’a changé, sauf le stress. Parce que plus on vieillit, plus on est conscient de toutes nos responsabilités. Cette innocence me manque parfois. »
DES MODÈLES
Rencontrées au Collège NotreDame, une école privée de Montréal où L’Académie a été tournée cet été, Sarah-Maude Beauchesne et Léa Roy parlent avec beaucoup d’enthousiasme des 10 premiers épisodes du feuilleton jeunesse qui atterriront sur Club illico mercredi. Fan finie de Ramdam quand elle était enfant, Léa Roy se réjouit de jouer un personnage qui inspirera peut-être des milliers de jeunes Québécoises. « Je sais c’est quoi être un jeune qui regarde une série d’ados : c’est tomber amoureuse du gars qui joue tel personnage, c’est vouloir être tel personnage... C’est beaucoup plus qu’une simple émission. Les jeunes regardent la télévision différemment du reste du monde. Ils ont beaucoup moins de jugements. Ils sont investis dans l’histoire. Ma plus belle motivation comme actrice, c’est de savoir qu’il y a des jeunes filles qui vont vouloir être comme Wendy, Marie et Agathe. »
PASSER DES MESSAGES
Quand on demande à Sarah-Maude Beauchesne si L’Académie peut être qualifiée de série « féministe », elle répond candidement avoir compris ce que le terme signifiait réellement il n’y a que quelques années, après avoir écouté un discours d’Emma Watson.
De son côté, Léa Roy semble hésiter. « Sans vouloir être une série dite “féministe”, ça reste des personnages féminins qui se battent pour conserver leur identité et pour ne pas perdre leur place quand les gars arrivent. »
Une chose est sûre, bien qu’elle souhaite faire passer quelques messages, Sarah-Maude Beauchesne dit n’avoir jamais perdu de vue son but premier en écrivant L’Académie en collaboration avec Annabelle Poisson, Yannick Éthier et Kadidja Haïdara : celui de raconter des histoires.
« Je ne voulais pas faire une série futile, ça c’est sûr, souligne l’auteure. Je voulais qu’on apprenne des affaires. Je voulais faire une série qui rassure les jeunes et qui répond à leurs questions. Je voulais qu’ils voient qu’ils ne sont pas tout seuls à vivre certaines choses. » Club illico présente L’Académie à compter de mercredi.