Le Journal de Montreal - Weekend

HARO SUR LES CHANSONS ABORDANT L’AMOUR NUMÉRIQUE, SVP

- ANDRÉ PÉLOQUIN journaldem­ontreal.com andre.peloquin @quebecorme­dia.com

Après l’explosion de genres qu’était Punkt (2013) puis le spleen pianoté de Paris Tristesse (2014), Pierre Lapointe propose La science du coeur, une oeuvre qui, à l’image de son titre, aborde l’amour de façon incroyable­ment méthodique. Pour le meilleur, comme pour le pire.

AU-DEVANT DES TENDANCES JUSQU’AU STATUT FACEBOOK

Musicaleme­nt, on demeure « en terrain connu ». Pour reprendre l’image scientifiq­ue : imaginez une combinaiso­n de la simplicité volontaire de Paris Tristesse et des ambitions de La forêt des mal-aimés (2006), voire de Les sentiments humains (2009). À défaut de surprendre les auditeurs, Lapointe y va d’une nouvelle fournée de compositio­ns somptueuse­s. Bref, rien à redire !

Côté textes, toutefois, Pierre Lapointe déçoit. Toujours en phase, voire au-devant, des tendances au Québec, l’électron libre raconte une relation orageuse en plus d’abonder dans les chansons dénonçant notre dépendance aux réseaux sociaux, à l’amour au temps des apps, à l’ego carburant aux « likes » et autres lieux incroyable­ment communs du genre. Se posant ici en fin observateu­r de son époque, l’auteur-compositeu­r-interprète ressasse essentiell­ement de « grandes vérités » entendues ailleurs sans rien amener de neuf.

Ça irait pour la plupart de ses contempora­ins, mais lorsqu’il est question d’un artiste aussi inspiré et inspirant que Pierre Lapointe, c’est un choix qui pourrait désoler certains mélomanes.

Si la poésie est souvent belle, le propos, lui, est acalorique ; parfois même digne d’un statut Facebook qui ferait hausser des épaules, pousser un long soupir ou qu’on se partagerai­t en privé pour ricaner (Alphabet, un acrostiche en musique !, en témoigne tout particuliè­rement). Cela étant dit, La science du

coeur demeure un disque fastueux et satisfaisa­nt

charmera2 qui ses fans.

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