Le Journal de Montreal - Weekend

AU COEUR DE LA JUNGLE

FOZ DO IGUAÇU, Brésil | À une heure et demie de vol de Rio de Janeiro, tout près des Tres Fronteras, point de rencontre de l’Uruguay, de l’Argentine et du Brésil, se trouve la ville de Foz do Iguaçu, littéralem­ent « embouchure d’Iguaçu ». C’est le lieu de

- SERGE BILODEAU collaborat­ion spéciale

De la ville, pour un maigre dollar, l’impeccable service de bus local nous amène aux portes du Parque National. Après les formalités d’entrée, on se rend au premier belvédère. La nature dévoile alors un spectacle d’une beauté irréelle, car si une chute est belle, majestueus­e ou impression­ne par sa puissance, il faut imaginer ce que peut représente­r une série de 275 chutes et cascades sorties tout droit de la jungle.

De l’autre côté de la rivière, c’est l’Argentine, d’où il est également possible de voir, ou plutôt de « vivre » les chutes. Nous irons le visiter le lendemain.

3 KM DE PURE BEAUTÉ

Pour aujourd’hui, du côté brésilien, nous avons droit à un gigantesqu­e et magnifique spectacle. Les passerelle­s sont aménagées à une assez grande distance des chutes pour permettre une vision panoramiqu­e. Tout au long des 3 km de pistes aménagées – et sécuritair­es –, le décor est à couper le souffle et se modifie sans arrêt selon l’angle de vue. Sous un soleil de plomb, avec un ciel bleu profond, le feuillage vert et l’eau blanche des chutes, il se produit un contraste de couleurs qui s’avère un ravissemen­t pour les yeux à tous les détours.

La ballade est immanquabl­ement agrémentée par la présence des coatis sauvages, semblables à nos ratons laveurs, qui ne pensent qu’à manger.

Prenez garde lorsque vous jetez des ordures dans la poubelle… un coati peut s’y être aventuré, et ce, malgré la porte à bascule et la nécessité d’y grimper pour accéder à l’intérieur… J’ai d’ailleurs fait un saut digne des meilleurs films d’horreur en y mettant la main sans trop porter attention…

Des singes, des toucans, des aras et une escadrille de papillons exotiques peuvent également être au rendez-vous.

Pour conclure la visite, des passerelle­s s’avancent dans le décor féerique où on vibre au rythme des vrombissem­ents et de la puissance des chutes. Certains visiteurs sortent le poncho imperméabl­e. Nous optons plutôt pour une bonne douche rafraîchis­sante et exaltante à la fois.

Une caméra à l’épreuve de l’eau est de mise, ou un Ziploc pour ranger celle-ci, car même si seule une bruine se rend à la passerelle, vous serez immanquabl­ement trempés jusqu’aux os.

Pour ma part, je ne voulais plus quitter cette passerelle. Parmi la quarantain­e de pays que j’ai visités, je peux dire sans hésiter que c’est le site naturel qui m’a fait le plus d’effet.

OISEAUX ET AUTRES ANIMAUX

C’est un peu à regret que l’on quitte le parc. De l’autre côté de la rue se trouve le Parque da Aves, refuge animalier qui accueille et soigne les oiseaux blessés ou malades. Il s’agit d’une très belle halte en cette fin d’après-midi et ça facilite grandement la tâche pour vos photos d’oiseaux exotiques, parce qu’on n’a pas toujours leur collaborat­ion en pleine nature. Plu-

Globe-trotter passionné ayant foulé le sol de 42 pays, je n’avais pas encore goûté et vibré au rythme profond de l’Amérique du Sud. Il fallait bien que je m’y lance tôt ou tard. Direction Brésil.

sieurs variétés de toucans, ibis, aras, grue couronnée, etc. ! De tout pour plaire !

De retour à Foz de Iguaçu, nous allons souper dans une churrascar­ia, un restaurant typiquemen­t brésilien où l’on sert des plats de viandes et grillades appelés churrasco. Au buffet, on trouve pratiqueme­nt tout ce qu’on peut vouloir... sauf la viande. Celle-ci est embrochée et apportée de table en table par de charmants serveurs qui n’ont d’autres ambitions que de nous faire goûter les dizaines de variétés de viandes grillées. Ce fut tout un festin et ç’a conclu de façon splendide ma plus belle journée de tourisme à vie.

LES CHUTES ARGENTINES

Le lendemain, cap sur l’Argentine pour s’immerger cette fois au coeur des chutes.

Il nous faut d’abord traverser les douanes et avoir en main notre visa de visiteur. Du côté argentin, on dit que nous « vivons » les chutes, puisqu’on parcourt le trajet du parc sur des passerelle­s, suspendues au-dessus de l’eau, jusqu’à la Garganta del Diablo (littéralem­ent « Gorge du Diable »), là où le débit d’eau est le plus élevé. Nous le visitons sous une pluie torrentiel­le, dame Nature nous montrant bien qui dirige dans la jungle. Mais ce n’est pas dramatique, puisque nous sommes trempés par les chutes de toute façon.

Les chutes d’Iguaçu sont d’une beauté désarmante à chaque coup d’oeil, de la beauté pure et sauvage, identique à ce qu’elle était il y a des centaines d’années.

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