Le Journal de Montreal - Weekend
LE VAGUE À L’ÂME DE WOODY ALLEN
Malgré une distribution formidable – Kate Winslet, Justin Timberlake et Juno Temple –, ce nouveau Woody Allen ne lève pas.
Wonder Wheel, qu’on pourrait traduire littéralement par La grande
roue de l’émerveillement, se déroule à Coney Island dans les années 1950. Avec les superbes images colorées et lumineuses de Vittorio Storaro, directeur de la photographie connu pour son travail sur Apocalypse Now, on s’attend à une comédie enlevante.
Mais Woody Allen a décidé de faire dans le malheur, peut-être pour jouer sur l’opposition entre les personnages et ces décors de fête foraine, entre ces êtres et une époque que la nostalgie a rendue moins sombre que l’actuelle. LONGUEUR
Ginny (Kate Winslet, parfaite) va avoir 40 ans. Amoureuse de Mickey Rubin (Justin Timberlake qui, comme tous les acteurs jouant dans un film de Woody Allen, prend son débit de parole et une pointe de son accent new-yorkais), elle est névrosée, mais, au contraire de la Jasmine French du film du même nom, elle n’a rien de drôle, ni d’attachant.
Wonder Wheel traîne en longueur avec ses 101 minutes. On aimerait aimer, on aimerait adhérer à la proposition, on aimerait retrouver cette magie « allenienne ». Mais c’est peine perdue, le réalisateur et scénariste semblant se contenter d’une oeuvre faite sous pilotage automatique. Seule la performance de Kate Winslet sauve ce film du désastre.