Le Journal de Montreal - Weekend
LA PATINEUSE DÉCHUE…
Dans le monde du sport, le nom de Tonya Harding continue d’être marqué d’opprobre. La patineuse, incarnée ici par Margot Robbie, aurait pris part à l’organisation d’une agression contre Nancy Kerrigan, sa concurrente, afin de l’empêcher de faire partie de
En 1994, la patineuse artistique Nancy Kerrigan (Caitlin Carver) est sauvagement attaquée par un homme à la sortie de son entraînement en vue des championnats américains à Detroit. L’agression, qui a pour objectif de l’empêcher de participer aux Jeux olympiques de Lillehammer, a été commanditée par deux hommes, Jeff Gillooly (Sebastian Stan), l’ex-mari de Tonya Harding, et Shawn Eckhardt (Paul Walter Hauser), son garde du corps.
Or, pour Margot Robbie, l’actrice australienne également productrice de Moi,
Tonya, les choses ne sont pas si simples. « L’histoire de Tonya a été le premier gros scandale du fameux cycle de nouvelles de 24 heures, juste avant que le verdict du procès d’O.J. Simpson ne change les choses à jamais. Les médias sont tombés dans le sensationnalisme : ils ont fait de Nancy et Tonya deux adversaires alors, qu’en fait, elles étaient toutes deux d’excellentes athlètes. Qu’un incident aussi brutal puisse se produire dans le monde si gracieux du patinage artistique était totalement contradictoire. Et le public est devenu accro à cette histoire, tout comme il l’est aujourd’hui avec la téléréalité », détaille Margot Robbie dans les notes de production du long métrage.
TRANSFORMATION…
Le ton du scénario de Steven Rogers en est un d’humour noir, mais sans jamais renoncer à la véracité des informations présentées aux cinéphiles. Pour l’équipe du film, incluant le réalisateur Craig Gillespie, il était impossible de parler de Tonya Harding sans explorer son passé. « On a besoin de voir ce qui arrive à quelqu’un lorsqu’il est enfant pour comprendre ses motivations une fois adulte », de souligner Margot Robbie, qui a visionné, en plus de toutes les émissions de télévision et entrevues possibles, un film que Tonya avait fait de sa vie quotidienne à 15 ans. Ses relations avec sa mère, LaVona (Allison Janney), sont une composante importante de cette équation.
DANS LA PEAU D’UNE PATINEUSE
À l’instar d’Emma Stone pour La bataille
des sexes, Margot Robbie a eu à modifier grandement son apparence physique, en plus de se familiariser avec ce sport dont elle ignorait tout, elle qui a plutôt pratiqué le hockey quand elle était petite.
Pendant le tournage de 30 jours, elle a ainsi travaillé avec la maquilleuse Deborah La Mia Denaver, utilisant des techniques d’ombrage pour modifier la forme de son menton, de sa mâchoire et de ses joues afin qu’elle ressemble à Tonya Harding. Elle a également porté des prothèses pour incarner la sportive dans la quarantaine. De plus, même si des cascadeuses et des patineuses ont été utilisées dans plusieurs scènes, il a néanmoins fallu que l’actrice enfile des patins !
« On a des protections quand on joue au hockey, donc je me disais que le patinage artistique serait simple ! Je suis rapide sur la glace et je pensais que j’y arriverais sans problème. Mais le patinage est radicalement différent ! Je trébuchais tout le temps et sans protection, c’est une torture chaque fois qu’on tombe sur la glace », confie-t-elle.
L’actrice a travaillé avec Sarah Kawahara, la Canadienne d’origine japonaise qui a chorégraphié certaines des performances de Nancy Kerrigan. Ainsi que l’a souligné Margot Robbie, « le patinage artistique, c’est comme du ballet… sauf que c’est brutal et que cela nécessite une force physique impressionnante et de l’athlétisme. Le but est de rendre le tout gracieux en donnant l’impression qu’on ne fait aucun effort. J’ai d’ailleurs le plus grand des respects pour quiconque est capable de faire du patinage artistique ; c’est un sport incroyablement dur et extrêmement cruel. »