Le Journal de Montreal - Weekend
« ON SE TERNIT L’ÂME UN PEU CETTE ANNÉE »
Si vous êtes des adeptes de la populaire série Les pays d’en haut, vous savez que cette troisième saison a débuté avec la révélation de certains secrets. Vous aurez aussi remarqué que des personnages montrent des côtés de plus en plus sombres.
Les interprètes de Séraphin et Donalda, Vincent Leclerc et Sarah-Jeanne Labrosse, se confient sur ces personnages quasi mythiques de la télé québécoise et sur la série.
UNE NOIRCEUR MOINS SUBTILE
« Il y a beaucoup de secrets qu’on ne peut révéler aujourd’hui ; ils seront dévoilés au cours des épisodes. Ce sont des trucs assez majeurs. Les personnages se complexifient, et on verra, dans le cas de Séraphin, une noirceur de plus en plus présente. C’est de moins en moins subtil, ce qui s’en dégage », déclare Vincent Leclerc à propos du célèbre avare qu’il campe. Même qu’à quelques occasions, le comédien a dû s’y prendre à plus d’une reprise pour comprendre jusqu’où son Séraphin pouvait aller.
« Je ne croyais pas que ça s’en allait là. On se ternit l’âme un peu cette année. » Il ajoute : « Séraphin trouvera des alliés dans des endroits assez surprenants. »
Le comédien, de crainte d’en dire trop, préfère parler du défi qu’il a relevé pour cette nouvelle saison. « Après deux saisons, les personnages sont très bien installés. On a pris de l’aisance. Pour ma part, je n’ai plus le stress de me faire remercier. Le défi, c’est donc de se renouveler. Je suis d’avis que le pilote automatique est mortel pour un comédien ; on arrête alors de croître et on devient trop confiant. Pour moi, ça serait comme arrêter de faire mes devoirs. Je me suis rendu compte que c’est ce qui me guettait, au début de cette troisième saison. Tout était installé. J’ai alors eu un petit meeting avec moi-même... (rires). »
Là s’arrêteront les confidences. Tout en expliquant qu’il fait ce qu’il peut pour donner des réponses les plus complètes, Vincent Leclerc rappelle qu’il se doit de garder cachés des éléments à venir dans la série. Appelé à décrire cette troisième saison en un mot, il dit « inattendue ». « De gros éléments de cette saison ne ressemblent pas aux courbes que les gens ont connues avec Les belles histoires des pays d’en haut. »
UN CAUCHEMAR POUR DONALDA
Pour sa part, Sarah-Jeanne Labrosse confie que « c’est une saison super angoissante pour Donalda. Il y a plein de menaces venant de part et d’autre. Elle essaie de faire son petit bonhomme de chemin et de protéger son enfant. Ce sera vraiment intense. »
Questionnée sur l’évolution, au cours des saisons, de cette Donalda qu’elle incarne, Sarah-Jeanne déclare : « C’était la fille à papa qui habitait avec son père et qui avait espoir de vivre une histoire d’amour de rêve avec Alexis. Finalement, elle a pris des décisions qui font en sorte qu’elle est prise dans ce cauchemar qu’elle vit dans cette troisième saison. Tout ça parce qu’elle était maître de son destin. Elle n’est pas une victime. Elle a décidé de se marier avec Séraphin pour plusieurs raisons, que je comprends objectivement. Je pense qu’elle a pris énormément de maturité en peu de temps, parce qu’elle a beaucoup de responsabilités. C’est à la fois une femme, une mère et une enfant. On la sent vraiment fragile, aussi. Donalda est coincée dans cette maison. Elle tente d’évoluer le plus possible, mais elle n’est pas dans un contexte idéal. »
Et pour résumer la présente saison en quelques mots, en rapport avec le personnage qu’elle défend, la jeune et expérimentée actrice y va rapidement de ces mots : « Plus que jamais, c’est un cauchemar ! Vraiment ! Donalda vit des choses qu’elle n’aurait pas dû vivre à cette époque. Tout est grave et tout est péché, mais en même temps, elle est en avance sur son temps. » La série Les pays d’en haut est présentée le lundi à 21 h, à ICI Radio-Canada Télé.