Le Journal de Montreal - Weekend

Garder les pieds sur terre malgré le succès

Le succès a beau l’avoir frappé comme un ouragan, Vance Joy a été en mesure de garder les deux pieds sur terre. Jouer à la vedette, très peu pour lui.

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

Gentil comme tout, le grand Australien ne rate jamais une occasion de faire plaisir à un admirateur en quête d’une photo ou d’un autographe… ou de rendre service à un journalist­e.

Ce fut le cas quand on l’a rencontré dans la suite d’un hôtel de Québec, il y a quelques semaines. Avant de s’asseoir pour jaser avec Le Journal, le chanteur folk a jugé que les divans étaient trop éloignés pour l’entrevue. Il a alors entrepris de les déplacer lui-même. Vance Joy, le nom de scène de James Keogh, a aussi pris la peine de saluer une collègue en français.

Âgé de 30 ans, le natif de Melbourne aurait pourtant toutes les raisons d’avoir la grosse tête. Lancé en 2014, son album

Dream Your Life Away, en particulie­r le simple Riptide, lui a procuré une renommée internatio­nale. Il a même été repéré par le clan Taylor Swift, qui lui a demandé d’assurer la première partie de la tournée 1989 de la pop star américaine.

Mais son discours, lorsqu’on lui demande comment il compose avec le succès, est marqué par l’humilité. « C’est beaucoup de travail, la promo, les tournées. Je n’ai jamais senti le besoin de prendre une pause et me dire : hum, il est temps de m’acheter une voiture. Je n’ai pas le sentiment que je suis rendu là. Je ne peux pas me permettre d’être trop relax. »

La raison de son dévouement est donc assez simple. Il ne tient rien pour acquis.

« Je ne suis qu’au début de ma carrière et j’espère faire de la musique longtemps. Alors, je ne peux pas prendre sept ans pour enregistre­r un album. »

PANNE D’INSPIRATIO­N

On arrive donc au nouvel album, intitulé Nation of Two. On connaît déjà les extraits Lay it on Me, très bien accueilli à sa sortie, il y a quelques mois, de même que Saturday Sun, We’re Going

Home et Like Gold. Comme tout bon artiste qui doit assurer un suivi à un premier album qui a bien fonctionné, Vance Joy a vécu de l’anxiété. Qui, dans son cas, s’est traduite par une panne d’inspiratio­n. « Un an et demi après la sortie de

Dream Your Life Away, je me suis rendu compte que je n’avais que deux chansons. Il m’en fallait dix autres. C’est frustrant parce que tu sais que tu dois te rendre à 12 chansons, mais tu ne sais pas comment. Il n’y a pas de formule », confie Joy.

« Tout ce que je pouvais faire, c’était continuer d’essayer. J’ai fait de nouvelles expérience­s, comme travailler avec différents producteur­s et des auteurs. Lentement, les chansons sont arrivées. »

PLUS QUE DES CHANSONS D’AMOUR

De prime abord, en écoutant les premiers titres de Nation of Two, on tend à croire que Vance Joy est un autre de ces chanteurs de charme qui ne parlent que d’amour dans leur musique. Or, assure le principal intéressé, ses textes vont plus loin que ça.

« Ce n’est pas seulement des chansons d’amour, ça parle de la vie. J’ai des chansons qui parlent de mon enfance, d’autres de la perte de gens proches. »

Musicaleme­nt, Vance Joy ne se réinvente pas. Il parle d’une évolution naturelle. « On a essayé de recréer les choses qu’on aimait du premier album, son intimité, son côté dépouillé et laisser la voix prédominan­te. Avec mon producteur Edwin White, on a passé du temps en studio et ça nous a permis d’apprendre beaucoup. »

L’AMOUR DES QUÉBÉCOIS

Au fil des quatre dernières années, Vance Joy a tissé des liens étroits avec les Québécois. Il vient faire son tour chaque année et 2018 ne fera pas exception. L’Australien apprécie l’amour des Québécois même s’il n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi il séduit autant aussi loin de son Melbourne natal.

« C’est un mystère que je ne veux pas découvrir, dit-il. J’aime l’idée que je peux aller dans un endroit complèteme­nt à l’opposé d’où je viens et les gens connaissen­t les paroles de mes chansons. » L’album Nation of Two sera mis en vente et offert sur les plateforme­s numériques le 23 février. Sa tournée mondiale du même nom s’arrêtera au Centre Bell de Montréal, le 21 juin.

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