Le Journal de Montreal - Weekend
L’ÉNIGME DUMAS
L’hyperproductif Dumas est de plus en plus difficile à « étiqueter » (à défaut d’un meilleur terme) et cette nouvelle offrande, fort satisfaisante d’ailleurs, en ajoute une couche. Tantôt sensuel et minimaliste sur
À l’est d’Eden, par exemple, l’auteur-compositeur-interprète se fait plus électro et abrasif – en plus de faire écho à Ratatat – sur Vertigo deux pièces plus tard. Si plusieurs de ses congénères risquent de s’abîmer quelques dents dans un tel enchaînement, Dumas, lui, tisse un fil d’Ariane qu’il tient juste assez tendu.
Bref, on explore, on glane dans des influences « début 2000 » à peine subtiles (par voie de communiqué, son label fait référence à LCD Soundsystem… et ça s’entend), mais l’oeuvre conserve son homogénéité et, surtout, sa personnalité. La griffe Dumas demeure, donc.
MOINS LISSE
Si, par exemple, on compare ce disque à son album homonyme précédent, paru il y a près de quatre ans, Nos idéaux s’avère donc plus exploratoire et surtout moins lisse.
Un changement de registre qui est le bienvenu en ce qui me concerne.
DU RENFORT
Dumas s’est également bien entouré pour Nos idéaux.
En plus d’avoir recruté, notamment, le réalisateur Gus Van Go et des collaborateurs de la trempe de Marie-Ève Roy, le chanteur a laissé beaucoup de place à la plume de l’auteur Jonathan Harnois (qui a aussi écrit pour Alex Nevsky par le passé). On lui doit, par exemple, le très beau texte de la balade Le déserteur de Fort Alamo.
UN DISQUE CHARNIÈRE
Autre petit exploit à souligner : autant les fans du bonhomme se retrouveront sur Nos idéaux que les mélomanes qui auraient décroché au fil des années.
Sans être renversant, ce nouveau LP démontre bien que Dumas est toujours aussi allumé.