Le Journal de Montreal - Weekend
CES HÉROS DIFFORMES Le beau succès populaire de Merveilleux, paru en DVD et en VSD cette semaine, repose sur la sympathie du spectateur pour les personnages souffrant de difformités, des êtres vulnérables et rejetés par les plus incompréhensifs, comme ceu
2 L’HOMME ÉLÉPHANT (1980)
Un chirurgien s’intéresse à un homme rendu difforme par une maladie congénitale.
Fondé sur un cas authentique, le film nourrit son intrigue de détails véridiques transposés dans un climat envoûtant par un David Lynch particulièrement inspiré. En dépit d’un lourd maquillage, John Hurt arrive à transmettre admirablement l’âme de son personnage disgracieux.
MASK (1985)
Rendu hideux par une maladie incurable, un adolescent fait face à ses problèmes avec optimisme et détermination.
Partant d’une histoire vraie, Peter Bogdanovich a conféré à sa réalisation un ton de vivacité attachant et a su agencer un mélange appréciable de pathos et d’humour. Un jeune Eric Stoltz compose avec sensibilité un rôle exigeant, tandis que Cher est remarquable de spontanéité dans celui de la mère non conformiste.
LE RETOUR DE BATMAN (1992)
Meurtri par un passé malheureux dû à son corps difforme, le Pingouin projette de semer le désordre dans Gotham City, avec la complicité de la Femme-Chat.
Sur un mode plus fantaisiste, la BD de Bob Kane réserve aussi son lot d’éclopés. Aux côtés des défigurés Joker et Double-Face, le Pingouin apparaît le plus pathétique, en raison de son physique grotesque. Celui-ci est incarné de manière géniale par Danny De Vito dans ce film de Tim Burton, qui se signale par son invention visuelle et sa richesse narrative.
LE BOSSU DE NOTRE-DAME (1996)
Sonneur de cloches à la cathédrale Notre-Dame, le bossu Quasimodo vient en aide à la gitane Esmeralda, condamnée à mort pour sorcellerie par un méchant juge.
Très librement inspiré du roman Notre-Dame de
Paris de Victor Hugo, ce film d’animation des studios Disney transforme gentiment la tragédie initiale en conte, de façon à ne pas effrayer le jeune public. Résultat : un divertissement coloré et vif, enrichi d’une formidable partition musicale.
LE CHEF DE GARE (2003)
À la mort de son seul ami, un jeune homme atteint de nanisme hérite d’une ancienne gare, où il en viendra à s’ouvrir aux autres.
Thomas McCarthy propose dans son premier long métrage une belle leçon de relativisme psychologique. Usant à bon escient d’un décor isolé aux lointains accents de western, l’auteur se lance dans une lumineuse apologie du besoin de relation qui sommeille en chacun de nous. Bref, un petit film aux grandes qualités, porté par un fascinant Peter Dinklage.