Le Journal de Montreal - Weekend
UNE VAGUE DE FROID LUI INSPIRE UN LIVRE
Les 10 jours qu’a dû passer Gabrielle FilteauChiba encabanée dans son petit refuge du Bas-Saint-Laurent à cause d’une vague de froid l’ont inspirée à écrire un livre qui s’approche de ce qu’elle a vécu, avec une part de fiction.
La traductrice a quitté Montréal en 2013, à la mi-vingtaine, alors qu’elle recherchait un rythme de vie plus lent et plus près de la nature.
Elle a acheté une terre près de la rivière Kamouraska à Saint-Bruno, avec un petit chalet qui devait être habitable quatre saisons. Elle y vivait sans électricité et sans eau courante.
« J’avais une batterie de bateau, donc j’allais chez des amis pour souper et c’était bien entendu que je venais avec mon lavage, ma batterie à recharger et que je prenais une douche », raconte Gabrielle Filteau-Chiba.
DÉLIRE OU RÉALITÉ?
Le premier hiver a toutefois été très froid et sa cabane n’était pas bien isolée.
Une vague de froid l’empêchait de chauffer suffisamment son refuge, elle manquait de sommeil et elle s’apprêtait à abandonner les lieux. Mais sa voiture n’a jamais voulu démarrer, car sa pile était à plat.
Elle a décidé de s’encabaner pendant 10 jours, où elle a écrit, alors qu’elle s’imaginait entourée de coyotes et qu’elle s’émerveillait des aurores boréales et des étoiles filantes.
Le fruit de son travail, Encabanée, est lancé ces jours-ci aux Éditions XYZ.
« Je me suis imaginé des choses qui ne sont peut-être pas arrivées. Dans un délire d’avoir froid et de ne pas dormir. Tes peurs prennent plus de place. Tu ne sais plus s’il y a quatre ou quarante coyotes dehors », dit Gabrielle Filteau-Chiba.
Son récit a aussi une part de fiction, puisqu’elle y raconte la venue d’un personnage qui veut se cacher quelques jours dans sa cabane.
Elle profite de son livre pour prôner des valeurs environnementales et aborder son amour pour la nature.
TEST RÉUSSI
Après ces 10 jours de froid, elle estime avoir passé le « test » et a décidé de rester dans son coin de paradis. Elle a rencontré quelqu’un et a maintenant une petite fille de deux ans. Elle a évidemment amélioré son sort depuis en construisant une maison faite de bois entourée de jardins et de serres, alimentée en électricité par un panneau solaire. La famille vise l’autosuffisance.
L’auteure dit ne pas avoir quitté Montréal pour « fuir » la grande ville. « J’ai aimé la ville, j’en ai profité, je suis allée dans de bonnes écoles et dans des musées. Mais, je sentais que j’avais déjà atteint mes objectifs. Je me suis dit : est-ce que je continue comme ça pour le reste de mes jours? Ce n’était pas suffisant, j’avais besoin de me mettre en danger », dit celle qui n’a pas regretté son choix.