Le Journal de Montreal - Weekend

UN TOURNAGE ENTOURÉ DE MYSTÈRE

Secrets, suspense, interdits… Ces mots nous aideront probableme­nt à qualifier la deuxième saison de Victor Lessard, quand elle arrivera en ligne en mai. Mais aujourd’hui, nous préférons les employer pour décrire notre visite du plateau de tournage du popu

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX Le Journal de Montréal marc-andre.lemieux @quebecorme­dia.com

Convaincre Patrice Robitaille et Julie Le Breton de briser la loi du silence n’est pas une mince affaire. Et pourtant, quiconque veut connaître les rebondisse­ments qui attendent les téléspecta­teurs au printemps peut consulter

Violence à l’origine, le roman de Martin Michaud sur lequel cette nouvelle série de 10 épisodes est basée. Les comédiens le savent pertinemme­nt, mais ils hésitent quand même à parler du scénario en détail en entrevue.

« On ne sait pas ce qu’on peut dire et ce qu’on ne peut pas dire », déclare Patrice Robitaille, qui s’est refait pousser la barbe pour camper le ténébreux inspecteur.

« On est dans un autre univers, précise Julie Le Breton, qui reprend son rôle de Jacinthe Taillon, la coéquipièr­e du héros. L’an dernier, c’était le FLQ, la CIA, des manipulati­ons qui remontaien­t aux années 1960... Cette année, on s’intéresse à une autre gang de crottés. » UNE HISTOIRE DE VIOLENCE

Les coeurs sensibles n’ont pas été épargnés durant la première saison de Victor Lessard, qui comprenait quelques scènes plutôt difficiles à regarder. La suite réalisée par Patrice Sauvé

(Ça sent la coupe, La vie, la vie) comportera d’autres séquences du genre, mais pour l’auteur Martin Michaud, cette violence n’est jamais gratuite.

« Frapper l’imaginaire des gens en mettant des scènes de violence partout, c’est facile, observe le romancier. Mais dans tout ce que je fais, la violence n’est jamais le moteur. Ce qui m’intéresse, dans Violence à l’origine, c’est qu’est-ce qui fait qu’une personne normale utilise la violence ? Qu’est-ce qui fait que quelqu’un d’équilibré peut tout à coup basculer du côté sombre ? »

GARE AUX DIVULGÂCHE­URS

La visite du plateau de tournage de

Victor Lessard se complique quand vient le temps de photograph­ier Patrice Robitaille et Julie Le Breton en train de tourner une scène de bureau dans laquelle ils examinent des vidéos de surveillan­ce qui pourraient les mener au tueur tant recherché.

L’équipe derrière la série se soucie peu qu’on entende certaines répliques. Ce sont les photos des victimes qu’elle craint le plus, soit celles qui tapissent les murs du commissari­at. Voilà pourquoi elle défend le photograph­e du

Journal de capter Patrice et Julie selon certains angles, de peur qu’un lecteur zélé agrandisse le cliché et remarque, en regardant les babillards truffés d’images en arrière-plan, que tel ou tel personnage est décédé.

Pour éviter de « divulgâche­r » quoi

que ce soit, nous ne dévoileron­s qu’un seul détail-clé quant aux intrigues à venir : Victor et Jacinthe cherchent à résoudre la mort d’un haut gradé du Service de police de Montréal.

« Ça touche beaucoup de strates de pouvoir, indique Julie Le Breton. Ce n’est pas juste des méchants de fonds de poubelles. Ça implique aussi des gens en cravate. »

UNE JACINTHE PLUS ALLUMÉE

Aux dires de Patrice Robitaille et Julie Le Breton, les personnage­s secondaire­s auront plus de temps d’antenne cette année. L’un d’entre eux sera d’ailleurs interprété par Benoît McGinnis.

Quant au tandem au coeur des intrigues, quelques ajustement­s ont été apportés.

« Jacinthe participe plus activement à l’enquête, révèle Julie Le Breton. Elle ne sert plus juste à challenger Victor. Elle est encore drôle, mais elle est plus allumée. Tout va plus vite dans sa tête. C’est la même Jacinthe, mais c’est une meilleure policière. Parce que l’an dernier, parfois, j’étais comme “hum… Victor est tellement un bon policier, me semble qu’elle est une coche en dessous”. Je suis super contente des changement­s. Victor et elle forment un meilleur duo. Ils peuvent encore plus se fier l’un à l’autre. »

« Pour Victor, ça reste compliqué avec les femmes, note Patrice Robitaille. On commence à comprendre la dynamique avec son père. Mais ça reste un peu flou. »

PLUS GRAND QUE NATURE

Les acteurs ont pris plaisir à replonger dans l’univers sombre et mystérieux créé par Martin Michaud. « Tout est “oumphé” dans Victor Lessard, observe Julie Le Breton. Les méchants

VICTOR ET JACINTHE, C’EST COMME BATMAN ET ROBIN. - PATRICE ROBITAILLE

sont vraiment méchants. Tout est magnifié. C’est super intéressan­t à regarder, parce que c’est plus grand que nature. C’est construit comme un

page turner. C’est hyper divertissa­nt. » « J’aime le côté américain de Victor Lessard, indique Patrice Robitaille. Le héros ne s’excuse pas d’être hot. C’est le fun. Ça nous sort du bureau ou des trucs plus quotidiens. »

DE NOUVELLES RETROUVAIL­LES

Patrice Robitaille et Julie Le Breton ont commencé à tourner les nouveaux épisodes de Victor Lessard quelques semaines après avoir terminé le tournage du film Quand l’amour se creuse

un trou, dans lequel ils campaient un couple de professeur­s de philosophi­e.

Les parcours profession­nels des comédiens se sont croisés à plusieurs reprises au fil des années. De Québec-Montréal (2001) à Paul à Québec (2014), en passant par

Maurice Richard (2005) et Cadavres (2007), ils ont travaillé ensemble sur tellement de projets qu’ils n’ont presque plus besoin de parler pour communique­r.

« La complicité est présente. La compréhens­ion de l’autre aussi, indique Julie Le Breton. On commence à avoir beaucoup de back story ensemble. Quand tu t’entends bien avec un acteur, plus tu travailles avec, plus c’est le fun. Tu sens les inconforts de l’autre, tu connais ses forces, tu sens quand tu dois prendre le dessus parce que l’autre est fatigué... »

« Et entre les prises, c’est le fun aussi, ajoute Patrice Robitaille. On jase pas mal. » La deuxième saison de

sera offerte aux abonnés du Club illico à compter du mardi 15 mai.

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Patrice Robitaille reprend le rôle du ténébreux inspecteur et Julie Le Breton incarne une Jacinthe Taillon transformé­e.
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Le réalisateu­r Patrice Sauvé, entouré de son équipe.
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 ??  ?? Les acteurs Julie Le Breton, Patrice Robitaille et Maxime Mailloux révisent leurs textes avant de tourner une scène.
Les acteurs Julie Le Breton, Patrice Robitaille et Maxime Mailloux révisent leurs textes avant de tourner une scène.

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