Le Journal de Montreal - Weekend
JE VIENS D’UNE FAMILLE D’ARTISTES
Avec un père marionnettiste, une mère qui a étudié au Conservatoire et une soeur auteure, Virginie Ranger-Beauregard n’a surpris personne en devenant comédienne. Même si ses proches l’ont inspirée, elle a su trouver sa voie à partir de ses forces et de se
Virginie, où aurons-nous le plaisir de te voir jouer dans les prochains mois ?
Je suis de la nouvelle série En tout cas ; j’y joue l’amie de ma véritable grande amie, Anne-Élisabeth Bossé. Actuellement, je fais aussi un peu de doublage. [NDLR: Virginie a aussi un rôle occasionnel dans District 31.]
Tes parents t’ont-ils inspirée pour faire ce métier ?
En fait, mon père est marionnettiste, directeur artistique et coprésident d’une compagnie de théâtre de marionnettes pour enfants. Très jeune, j’ai été introduite au milieu théâtral et télévisuel. Ça m’a fascinée. Comme beaucoup d’enfants dont les parents font ce métier, ce monde était normal pour moi. Mais à l’école, lorsque nous faisions des travaux en groupe sur les professions de nos parents, c’était toujours les lieux de travail de mon père que nous allions visiter. J’allais sur les plateaux, je voyais des spectacles, j’avais accès à l’envers du décor, aux coulisses... Ma mère, quant à elle, a étudié au Conservatoire lorsqu’elle était jeune. Ç’a été une période heureuse pour elle. Elle me parlait beaucoup de théâtre.
À quel moment as-tu su que tu allais faire ce métier ?
Ç’a été très naturel. Mes parents m’ont beaucoup encouragée à lire. J’aimais le français et les arts en général. Je n’ai pas eu de révélation en ce qui concerne le jeu. Ma soeur aînée a fréquenté le cégep de Saint-Laurent en art dramatique, et elle est devenue auteure. Puisque nous nous ressemblons beaucoup, elle et moi, je me suis naturellement inscrite dans le même programme qu’elle. C’est à ce moment qu’il est devenu clair que c’était ce que je voulais faire dans la vie. Les choses se sont imposées d’elles-mêmes.
Comment tes parents ont-ils réagi face à ton choix ?
Assez positivement. C’est évident qu’ils m’ont gentiment mise en garde, parce que c’est un métier incertain. Au lieu de me dissuader, mes parents m’ont encouragée à m’intéresser à autre chose et à développer d’autres intérêts afin que le jeu ne soit pas mon seul plan.
Tes parents ont manifestement réussi à te transmettre leurs valeurs !
Tout à fait. Je crois que tout ça a contribué à mon intérêt pour l’humain. La communication, c’est particulièrement important, mais ce n’est pas facile pour tout le monde. J’espère sincèrement que, lorsque j’interprète un personnage, certaines personnes se reconnaissent et se sentent inspirées. Mon métier est un peu insécurisant. L’inconstance demeure difficile. Ce métier, c’est comme l’amour : quand ça va bien, c’est la plus belle affaire au monde, mais quand ça va mal, c’est la pire chose au monde !
Étais-tu une enfant expressive, artistique ?
Oui. J’étais aussi une enfant romantique. J’ai fait beaucoup de ballet classique. Je n’ai jamais voulu en faire un métier, mais c’est un loisir que j’ai pratiqué pendant 15 ans. Ç’a été mon premier contact avec la scène. J’étais aussi secrète et observatrice. J’aimais jouer toute seule. Ma soeur a cinq ans de plus que moi, mais nous étions très proches l’une de l’autre. Elle était très créative. Elle inventait des jeux pour moi. Elle créait, je jouais ; elle est devenue auteure, je suis actrice. Cette jeunesse a fait de ma soeur et moi des filles pas trop aventurières : nous étions bien à la maison, entre nous, et nous aimons reproduire ce cocon avec ses enfants. C’est ce que je ferai avec les miens, lorsque l’heure sera venue... mais ce n’est pas le moment ! Je ne suis pas rendue là. Ça me confirme toutefois que je veux des enfants. On peut voir Virginie Ranger-Beauregard dans En tout cas, les lundis à 19 h 30, à TVA.