Le Journal de Montreal - Weekend
COMBATTRE LA PEUR PAR LA MUSIQUE
Avec tout le malheur, la tristesse et les conflits qui sévissent aux quatre coins de la planète, Carlos Santana s’est investi dans une mission : celle d’apporter du bonheur et de la joie.
« On vit, en ce moment, dans une sécheresse d’intégrité et de bonheur. Il y a beaucoup de peur partout. Le monde a besoin d’amour, d’espoir, de joie, d’énergie et de courage et c’est ce qu’on va apporter avec nous », lance au bout du fil le légendaire guitariste de 70 ans, à quelques jours d’une visite au Centre Bell et au Centre Vidéotron.
Carlos Santana croit que le monde a grandement besoin d’être guéri. Il rêve d’une nouvelle institution, qui aurait plus d’intégrité que l’Organisation des Nations Unies, qui aiderait mieux les gens et qui contribuerait à réparer le monde.
Le musicien avoue vivre une certaine désillusion vis-à-vis du monde politique. Il préfère se concentrer sur la beauté des choses, parce qu’il y en a encore beaucoup, fait-il remarquer, dans le monde.
« Richard Nixon, Ronald Reagan, George W. Bush et Donald Trump ont des faces différentes, mais ils vendent tous la même chose : la peur », déclare le guitariste au cours d’un entretien.
Carlos Santana se produira, au cours des prochains mois, au Canada, en Afrique du Sud, en Europe et il poursuivra sa série de spectacles en résidence au House of Blues à Las Vegas. Il donnera en tout 62 concerts, à l’occasion de la tournée Divination.
Le guitariste promet une prestation de près de trois heures et avec beaucoup d’énergie.
« Il va y avoir des chansons du passé, du présent et du futur », a-t-il indiqué, précisant qu’il sera entouré par une dizaine de musiciens sur scène.
VASTE DISCOGRAPHIE
Le guitariste pigera dans l’éventail de sa vaste discographie, avec des chansons, dit-il, qui sont près de son coeur, et avec une fenêtre grande ouverte sur des moments d’improvisation.
« Je laisse toujours une place à l’improvisation, dans mes concerts, afin d’aller vers l’inconnu et provoquer des choses. C’est important, ça apporte de la fraîcheur et ça ouvre la porte à de nouvelles idées », a-t-il expliqué.
Carlos Santana retournera au House of Blues de Las Vegas, où il a donné 180 concerts depuis 2012, en mai, en septembre, en octobre et en novembre.
Le guitariste né au Mexique en juillet 1947 confie ne pas être lassé par toutes ces prestations dans un même lieu. Ce n’est pas du tout le cas.
« Ce n’est jamais quelque chose de répétitif. Il y a toujours, quelque part, spirituellement et musicalement, quelque chose de nouveau et d’excitant. C’est comme les couchers et les levers de soleil, ce n’est jamais la même chose », a lancé celui qui réside maintenant à Las Vegas.
Le guitariste n’est pas un parieur ni un joueur et il n’y a aucune chance de le retrouver derrière une machine à sous, une table de black jack ou de poker. Il avoue, par contre, assister de temps à autre aux spectacles du Cirque du Soleil.
« J’aime voir l’excellence, la perfection et les prouesses physiques. Je trouve ça important de voir leurs spectacles occasionnellement afin de replonger dans l’innocence et l’émerveillement qui m’habitaient lorsque j’avais sept ou huit ans », a-t-il déclaré.
Après Corazon, lancé en 2014, et l’album Santana IV, où il a renoué avec Neal Schon et Gregg Rolie et les membres de la formation originale des années 1970, Carlos Santana travaille en ce moment sur de nouvelles chansons. Un album qui sera réalisé par Rick Rubin.
« Il va y avoir beaucoup de musique africaine, quelques chanteurs invités, dont une qui est incroyable et qui s’appelle Buika. Il va y avoir beaucoup d’énergie et d’émerveillement sur ce disque », a-t-il promis.
L’HYMNE NATIONAL AMÉRICAIN
Amateur de basketball, principalement des Spurs de San Antonio et des Warriors de Golden State, Carlos Santana a livré, au cours des dernières années, des interprétations électriques de l’hymne national américain, à l’occasion de certains événements sportifs.
« Je ne considère pas prendre un risque en la modifiant un peu. Les États-Unis sont censés être, pour moi, ouverts à toutes les nationalités, toutes les races et toutes les croyances. L’important, c’est que ça vienne du coeur et que ça procure des frissons aux gens », a-t-il dit.