Le Journal de Montreal - Weekend

QUAND WES ANDERSON S’ANIME

Pour son deuxième long métrage réalisé en animation image par image, Wes Anderson a décidé de rendre hommage au cinéma japonais. Explicatio­ns…

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI L’île aux chiens prend l’affiche à travers la Belle Province dès le mercredi 28 mars.

Le cinéaste de L’hôtel Grand Budapest a voulu, avec ses compères scénariste­s Roman Coppola, Jason Schwartzma­n et Kunichi Nomura, rendre hommage aux films japonais avec son tout nouveau

L’île aux chiens. « Ce film est, en réalité, beaucoup moins inspiré par d’autres production­s en animation image par image que par Akira Kurosawa », a-t-il dit lors d’une classe de maître à la Cinémathèq­ue de Paris l’an dernier.

Le réalisateu­r iconoclast­e, marqué dans sa jeunesse par les films d’Alfred Hitchcock, François Truffaut, Steven Spielberg et plusieurs autres, ne dévoile pas entièremen­t ses inspiratio­ns. « La raison en est simple, puisqu’on essaye de leur voler quelque chose. Si l’on arrive à les passer en douce, on y gagne, sans rien avoir à perdre », a-t-il précisé.

Celui qui fait des listes de films, de tableaux qu’il a vus, d’endroits qu’il a visités lorsqu’il note ses idées pour un nouveau projet a indiqué que son goût de l’animation lui venait « de ces longs métrages spéciaux de Noël, présentés à la télévision. J’ai toujours aimé les créatures qu’on voit dans les films de Ray Harryhause­n [NDLR : célèbre animateur britanniqu­e, inventeur de la technique “Dynamation” et lauréat d’un Oscar pour ses effets visuels]. »

CHIENS INTERDITS

L’histoire de L’île aux chiens suit le petit Atari Kobayashi (voix de Koyu Rankin), 12 ans, pupille de Kobayashi (voix de Kunichi Nomura), le maire corrompu de Megasaki City. Du jour au lendemain, et par décret exécutif, tous les chiens de la ville sont exilés sur une île de détritus… y compris Spot (voix de Liev Schreiber), le chien d’Atari. Sans hésiter, le garçonnet part à la recherche de l’animal qu’il considère comme son meilleur ami. Là, il rencontrer­a d’autres chiens, dont King (voix de Bob Balaban), Nutmeg (voix de Scarlet Johansson), Chief (voix de Bryan Cranston), Rex (voix d’Edward Norton), Boss (voix de Bill Murray) ou encore Duke (voix de Jeff Goldblum) et Oracle (voix de Tilda Swinton).

Et, comme dans tout film de Wes Anderson, une galerie de personnage­s hauts en couleur peuple son univers. On trouve donc Tracy Walker (voix de Greta Gerwig), une étudiante à la tête du journal étudiant, ainsi que Nelson (voix de Frances McDormand), la traductric­e.

DIALOGUES JAPONAIS

Les personnage­s et l’histoire ne sont pas les seules singularit­és de L’île aux

chiens. Les dialogues des Japonais demeurent en japonais, sauf lorsqu’ils s’expriment à travers un appareil de traduction automatiqu­e ou lorsque Nelson est à l’oeuvre. Les aboiements des chiens, eux, sont automatiqu­ement traduits en anglais dans la version originale, mais il n’y a aucun sous-titre pour les dialogues des personnage­s.

« Les sous-titres ne semblaient pas une idée amusante. Lorsqu’on lit des sous-titres, on est concentré sur la lecture et l’on n’écoute pas vraiment la langue. En laissant les personnage­s parler japonais sans traduire, j’ai l’impression que les spectateur­s les écoutent. On ne comprend pas les mots, mais on comprend l’émotion. »

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