Le Journal de Montreal - Weekend

HOMMAGE À L’AMITIÉ ENTRE HOMMES !

- MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

L’humoriste Jay Du Temple et les romanciers Patrick Senécal et Simon Lafrance rendent hommage à l’amitié entre hommes, qu’elle soit malmenée, perdue ou retrouvée, dans un très divertissa­nt (et parfois très cru !) recueil de trois étonnants petits romans, Histoires de gars.

Le projet, initié par les Éditions Goélette, va vraiment réjouir les fans de Patrick Senécal, qui présente un miniroman drôle, caustique et très cru, inspiré par la thématique du cinéma porno, Cris

et gémissemen­ts. Son histoire raconte le projet ambitieux de Jean-François, un cinquanten­aire qui rêvait de devenir un grand cinéaste et tente de créer, avec ses chums, un « VRAI bon porno ».

Un lait, un sucre de Simon Lafrance est dans un registre complèteme­nt différent : il parle d’amitié, de relations familiales et de ce qui peut arriver quand on presse un peu trop le citron. Son personnage, Marc-André, étudiant à l’université et employé chez Tim Hortons, voit son quotidien bousculé lorsque son coloc l’abandonne pour aller vivre avec sa copine.

L’humoriste Jay Du Temple a fait sa première incursion en littératur­e en écrivant Retrouvail­les, une autofictio­n dans laquelle Jay Du Temple, fraîchemen­t sorti de sa première saison à la barre d’Occupation Double, assiste à ses retrouvail­les du secondaire. Le tumulte des rencontres lui fait explorer les fondements de l’amitié masculine et les émois des premières amours. « PAS DE LIMITES »

Patrick Senécal s’est bien amusé en écrivant Cris et gémissemen­ts. « J’aimais l’idée d’Histoires de gars. Il n’y avait pas de limites : ce n’était pas obligé d’être de l’horreur, et c’est tant mieux parce que j’aime ça faire autre chose quand il y a des projets parallèles. Je profite de ces projets autres pour explorer d’autres avenues », explique-t-il en entrevue.

Les seules contrainte­s qu’il avait : aller vers une histoire « typiquemen­t gars » et qu’il y ait de l’humour, que ce soit léger. « Quand l’humour embarque, quand ça ne se prend pas trop au sérieux, c’est plus facile encore de traiter des différence­s gars-filles. »

Le thème « typiquemen­t gars » l’a intéressé. « Je me disais “de quoi je pourrais parler qui est typiquemen­t gars, et m’amuser avec ça?” J’ai pensé à la porno. S’il y a quelque chose de typiquemen­t gars, c’est la porno. Je sais qu’il y a des filles qui écoutent de la porno aussi, mais c’est quand même quelque chose qui appartient beaucoup au domaine des gars, autant par la clientèle que par la manière dont c’est fait. J’ai vraiment pris le parti pris de faire de l’humour avec ça.

« Il ne faut pas prendre ça au premier degré, c’est sûr, avertit-il. C’est très cru, c’est très vulgaire, et je voulais que cette vulgarité serve l’humour de l’histoire. Tu ne peux pas parler de porno sans dire les vraies affaires, à un moment donné! Et j’espérais faire rire autant les gars que les filles. »

Il voulait aussi, de façon très légère, réfléchir sur ce qu’est la pornograph­ie maintenant, qu’estce que ça veut dire, à qui on s’adresse. « Le constat que les gars font dans mon roman, c’est que ça se peut pas, faire de la porn de qualité... Mon personnage, Jean-François, n’assume pas. Il passe par toutes sortes d’étapes, par le déni, pour y arriver. »

Il voulait mettre en scène des gars de 50 ans, des gars de son âge. « Les gars de cette génération ont vu la porn évoluer. Ils ont ces réflexions, de se dire que dans les années 1980, c’était pas comme ça. Que ça s’est transformé. Mais le but premier était de rigoler, de faire rire. Avec peutêtre un petit éditorial sur la pornograph­ie dans les années 2000. »

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