Le Journal de Montreal - Weekend

Le nom Un bébé qui ébranle toute la famille

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

L’auteur norvégien Jon Fosse, qui a écrit plus d’une vingtaine de pièces de théâtre, a créé dans les années 1990, Le Nom qui raconte l’histoire d’une adolescent­e qui attend un enfant. Sur le point d’accoucher, n’ayant nulle part ou aller, elle n’aura d’autre choix que de retourner chez ses parents, accompagné­e du père de l’enfant.

La pièce est campée dans un petit village côtier de Norvège loin des centres urbains. « On s’imagine que c’est en Norvège, mais ça pourrait aussi être au Québec, en Gaspésie ou aux Îles-de-laMadelein­e », précise le comédien Simon Beaulé-Bulman qui personnifi­e le père de l’enfant.

Les parents de l’enfant ont à peine 16 ans et sont sans moyen financier. Il s’agit d’une erreur de jeunesse et l’enfant n’est pas vraiment désiré. N’ayant aucun endroit où habiter, ils devront se résigner à retourner chez les parents de Beate (Myriam Debonville), la jeune mère de l’enfant.

« Le problème c’est que Beate débarque chez ses parents avec son copain sans les avoirs prévenus, alors qu’elle est sur le point d’accoucher », annonce Simon Beaulé-Bulman.

Celle-ci avait quitté le nid familial quelques années auparavant, car rien n’allait entre l’adolescent­e et ses parents. « Elle ne sera pas accueillie dans la maison familiale de façon très chaleureus­e », ajoute-t-il.

Ses parents (Annick Bergeron et Stéphane Jacques) ne sont pas très riches. « Ils sont dans un petit coin de pays isolé, où il n’y a pas beaucoup de travail et où le climat est rude », révèle le comédien qui vient de compléter la tournée du TNM de la pièce, Les fourberies de Scapin.

DÉPASSÉ PAR LES ÉVÉNEMENTS

« On pense que le bébé sera un garçon, mais il est toujours sans nom. C’est que l’on a du mal à imaginer ce que sera la situation quand le bébé arrivera. La prémisse n’est pas tant au niveau du nom à trouver, mais plutôt dans tout ce qui ne se passe pas », confie Simon Beaulé-Bulman.

« Tout le monde est dépassé par les événements, si bien que personne ne sait quoi faire et personne ne prendra la situation en main. »

Les parents ne sont pas outillés ni financière­ment ni physiqueme­nt pour aider le jeune couple.

« La mère souffre de douleur chronique et marche avec une canne, en raison d’une vieille blessure qui n’a pas été soignée, tandis que le père est insomniaqu­e », souligne le comédien.

UNE GRANDE SOUFFRANCE

Chose certaine, on comprendra que les personnage­s sont tous dans la souffrance et que personne n’est sur la même longueur d’onde.

Pour ajouter au malaise, débarquera l’ami d’enfance de Beate (Alex Bergeron) un homme qui est plus en moyen et qui représente aux yeux de ses parents, le gendre idéal.

« C’est une pièce non convention­nelle et qui compte beaucoup de silence », explique le comédien à propos du texte de l’auteur norvégien Jon Fosse dont les pièces, traduites dans plus de quarante langues, sont montées à travers le monde.

« La pièce n’a pas de finalité, chacun pourra conclure de la tournure des événements », mentionne le comédien.

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 ??  ?? Les comédiens Simon Beaulé-Bulman, Aurélie Brochu-Deschênes, Annick Bergeron et Stéphane Jacques en compagnie de la metteuse en scène Dominique Leduc.
Les comédiens Simon Beaulé-Bulman, Aurélie Brochu-Deschênes, Annick Bergeron et Stéphane Jacques en compagnie de la metteuse en scène Dominique Leduc.
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