Le Journal de Montreal - Weekend

TRIPS À 3 X 4

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Gros succès en salles au Québec, Le trip à trois, paru cette semaine en DVD et en VSD, s’inscrit dans la continuité d’une longue tradition d’histoires d’amour et de couchette. En triangle amoureux ou en ménage à trois, l’équation se multiplie à l’infini. En voici quatre très beaux spécimens.

3 ET... TA MÈRE AUSSI ! (2001)

Le grand Alfonso Cuaron

(Gravité) et son frère Carlos ont imaginé ensemble ce

road movie empreint d’érotisme et d’une émouvante mélancolie, racontant la fuite en avant de deux adolescent­s en rut et d’une Espagnole de 28 ans trompée par son mari. Sans avoir l’air d’y toucher, les auteurs parsèment ce voyage ensoleillé de notations parfois percutante­s sur la situation sociale et politique du Mexique actuel. La mise en scène est parsemée de fascinante­s trouvaille­s visuelles et l’interpréta­tion, portée par Maribel Verdu

(Le labyrinthe de Pan), Gael Garcia Bernal (Babel) et Diego Luna (Rogue One - Une histoire de Star Wars), est très sentie.

GAZON MAUDIT (1994)

Énorme succès à sa sortie en 1994, cette comédie de moeurs met en scène une mère de famille (Victoria Abril - Talons

aiguille) qui, insatisfai­te en ménage, se laisse séduire par une camionneus­e lesbienne (Josiane Balasko - Maman) qui s’installe chez elle, au vu et au su de son mari (Alain Chabat - Astérix et Obélix - Mission Cléopâtre). Derrière la légèreté du ton et les situations rocamboles­ques se cache une véritable sensibilit­é qui transcende les convention­s du théâtre de variétés, auquel l’intrigue fait immédiatem­ent penser. À la réalisatio­n, Balasko ne force pas la note.

LES INNOCENTS (2003)

Au printemps 1968, dans un grand appartemen­t parisien, un étudiant américain forme un ménage à trois avec une jeune Française et son frère jumeau. Puisant dans ses souvenirs de jeunesse ainsi que dans la matière du roman The

Dreamers de Gilbert Adair,

Bernardo Bertolucci (Le dernier tango à Paris, 1900) livre sous le signe de la cinéphilie une évocation nostalgiqu­e d’une époque à la fois troublée et exaltante sur le plan social et humain, dont nous fêtons les 50 ans ces jours-ci. Dominée par Eva Green (Miss Peregrine et les enfants particulie­rs), alors à ses débuts, l’interpréta­tion est pleine de fraîcheur et d’audace.

JULES ET JIM (1961)

Film phare de la Nouvelle Vague, ce curieux mélange d’amertume et de désinvoltu­re, inspiré du roman de Henri-Pierre Roché, reste encore aujourd’hui une des oeuvres les plus novatrices et modernes du regretté François Truffaut (Le dernier métro).

La fluidité et l’audace du montage, la beauté des images et l’originalit­é de la mise en scène créent un envoûtemen­t profond et durable. Tout comme le jeu légèrement décalé des interprète­s, parmi lesquels l’admirable Jeanne Moreau, au centre d’un triangle amoureux qui va unir puis séparer deux vieux amis.

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