Le Journal de Montreal - Weekend

« LES LIVRES NOUS RENDENT MEILLEURS »

Le comédien Patrick Drolet étant cette année le nouveau porte-parole de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur – qui aura lieu le 23 avril prochain –, on en a profité pour lui poser quelques questions.

- KARINE VILDER Collaborat­ion spéciale

Est-ce que vous pouvez commencer par nous dire pourquoi vous avez accepté d’être le porte-parole de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur (JMLDA) ?

J’ai fondamenta­lement un grand amour pour les livres, la lecture et les mots, alors quand on me l’a proposé, je n’ai pas réfléchi, j’ai tout de suite dit oui ! Et puis il y a aussi autre chose : en discutant ou en allant dans les écoles, je me suis rendu compte qu’il y avait peu de livres dans les bibliothèq­ues scolaires. Ils sont pourtant nécessaire­s au développem­ent des enfants, car la lecture rend l’être humain meilleur.

Cette année, la thématique de la JMLDA est : « Je choisis un livre parce que... » Si vous deviez compléter cette phrase, que diriez-vous ?

C’est peut-être un peu plate, comme réponse, mais je dirais que c’est par curiosité. Si je suis en train de lire l’oeuvre d’un écrivain et qu’on y parle des livres d’un autre écrivain (dans la préface, par exemple), eh bien, je vais avoir envie de découvrir aussi cet auteur.

Pourquoi dites-vous que la lecture peut nous aider à devenir de meilleurs êtres humains ?

Les livres nous permettent de voir le passé, d’avoir une image plus claire de ce qu’on vit dans le présent et de nous préparer pour le futur tout en nous montrant les erreurs qu’il serait préférable de ne pas répéter. Au travers des livres, on entre donc en relation avec les autres et on en vient à mieux se comprendre.

On aimerait maintenant évidemment savoir quels livres vous ont personnell­ement aidé à devenir meilleur…

Il y en a des centaines… Spontanéme­nt, je vais donc parler de l’oeuvre de John Updike, qui m’a grandement aidé à cheminer, avec des titres comme

un recueil de nouvelles que j’ai trouvé excessivem­ent touchant, ou

un roman où il est question d’une fête troublée par l’arrivée d’un orage assez violent. Il ne se passe presque rien, mais on voit la sensibilit­é des gens âgés. Il y a aussi l’oeuvre de John Fante, avec – qui m’a un peu permis de comprendre comment un être humain pouvait se poser des questions sans tomber dans le pathos! – ou Les larmes de mon père, Jour de fête à l’hospice, La route de Los Angeles Mon chien Stupide. Pendant mes études à l’École nationale de théâtre, j’ai également été marqué par la répétition des mots, des phrases et des paragraphe­s de Place des Héros, une pièce dans laquelle Thomas Bernhard règle tous ses comptes avec l’Autriche. Par la suite, je suis tombé dans ses romans et cette fois, j’ai été marqué par La cave, qui raconte comment il se sentira maître de son temps en arrêtant ses études pour travailler dans la cave d’une épicerie ! Sinon, chez les Québécois, il y a Le temps qui m’est donné de Jean-François Beauchemin et Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquin.

Et quels sont ceux que vous comptez absolument lire au cours des prochains mois ?

Le dernier tome du journal de Charles Juliet, qui s’intitule Gratitude, Dernières nouvelles de Jim Harrison, Souvenirs dormants de Patrick Modiano et L’inextingui­ble, le dernier essai de MaximeOliv­ier Moutier, un bon ami à moi.

Y a-t-il un genre que vous aimez plus que tout ?

J’aime surtout les romans. J’aime aussi beaucoup les bios, mais je décroche souvent en cours de route parce qu’elles tombent dans l’anecdotiqu­e. Je suis un grand fan de livres qui se penchent sur la vie des entraîneur­s sportifs, surtout s’ils ont un lien avec le baseball ou le football américain des années 1960-1970 !

Si on vous demandait de dresser une courte liste de vos romans préférés, quels titres privilégie­riez-vous ?

Quand j’accroche sur un auteur, je vais passer à travers son oeuvre. Il est donc vraiment difficile pour moi de citer un seul roman de Philip Roth ou de Jonathan Franzen. Mais je me souviens avoir été grandement chamboulé par La preuve, d’Agota Kristof. N’ayant pas connu la famine et la guerre, ce livre m’a fait découvrir une autre facette de la vie.

Le Chagrin, de Lionel Duroy, m’a aussi beaucoup ému. Et puis il y a La mort

d’un père, de Karl Ove Knausgård. J’ai trouvé fantastiqu­e la façon dont il décrit son adolescenc­e. Mais là, je sens que je m’éparpille comme ça se peut pas !

Avant de terminer, on est également très curieux de savoir ce que vous lisez en ce moment…

Je suis en train de relire 4 3 2 1 de Paul Auster. Je l’ai lu l’an dernier en anglais, mais il me manquait quelques bouts… Pour savoir quelles activités seront organisées durant la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, on visite le www.journeedul­ivre.ca.

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