Le Journal de Montreal - Weekend

Quand la mort afflige le sport de haut niveau

On ne voit Helen Hunt au grand écran que sporadique­ment. Pourtant, l’actrice n’a pas cessé de travailler, elle qui passe désormais plus de temps derrière la caméra, ayant notamment réalisé l’un des épisodes de la série événement Notre vie. Pour La saison

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Oscarisée pour son rôle de mère monoparent­ale face à Jack Nicholson dans la comédie dramatique Pour le

pire et pour le meilleur, Helen Hunt n’a plus rien à prouver. De plus, celle qui a géré ses gains financiers avec prudence peut se permettre de choisir les projets auxquels elle collabore, une rareté précieuse à Hollywood. C’est donc à la demande du réalisateu­r Sean McNamara, avec qui elle avait déjà collaboré pour Soul Surfer en 2011, qu’elle a accepté d’incarner Kathy Bresnahan, l’entraîneus­e d’une équipe féminine de volley-ball d’une école secondaire. Tiré d’une histoire vraie, La saison

miracle se déroule en 2011 dans la ville d’Iowa City. Les Trojans, l’équipe de volley-ball de l’école secondaire locale, la West High School, a remporté le championna­t régional l’année précédente et entend réitérer l’exploit. Caroline Found (Danika Yarosh), 17 ans, surnommée Line, est la capitaine de l’équipe et motive ses troupes avec l’aide de Bres, l’entraîneus­e. Or, au début de sa dernière année de secondaire, Line se tue dans un accident de mobylette et sa mère, Ellyn (Jillian Fargey), meurt d’un cancer deux semaines plus tard.

RETROUVER LA FORCE

Toute l’école est secouée par la disparitio­n de Line. L’équipe des Trojans a perdu ses repères et Bres, le surnom donné à Kathy Bresnahan, ne sait plus quoi faire pour motiver ses troupes et les aider. Peu à peu, les jeunes femmes retrouvent la force de jouer et comptent bien remporter le championna­t en mémoire à Line, dont le père Ernie (William Hurt) les soutient.

« Oui, c’est le fait que le film montre des jeunes femmes fortes qui m’a intéressée. Mais je dois dire que je n’avais pas saisi à quel point ce serait puissant avant le tournage lorsque je me suis retrouvée au milieu de toutes ces femmes extrêmemen­t fortes, indique Helen Hunt. Ça et le fait de retravaill­er avec Sean McNamara sont les raisons qui m’ont poussée vers ce rôle. »

FEMMES, SPORT ET CINÉMA

Le volley-ball est un sport intense, qui exige de la part des joueuses un conditionn­ement physique et un entraîneme­nt des plus rigoureux. « C’est lorsque nous nous sommes tous retrouvées sur le plateau que l’intensité des scènes de volley-ball m’a frappée et que j’ai réalisé que ce serait une petite révolution que de montrer de tels moments. Non pas qu’il n’y ait jamais eu de films de sports féminins au cinéma, mais si on s’amuse à les énumérer, leur nombre est faible en comparaiso­n de ceux dédiés aux sports masculins », détaille l’actrice de 54 ans.

En rencontran­t la vraie Bres en préparatio­n du film, elle a été immédiatem­ent frappée par son humanité. « Lorsque j’incarne une personne réelle, je ne suis pas là pour l’imiter, je suis là pour mettre mon interpréta­tion au service de l’histoire ».

TELLE MÈRE…

Mère de Makena, âgée de 13 ans, Helen Hunt a vécu un moment émouvant grâce à sa fille qui a obtenu un petit rôle dans La saison miracle après avoir effectué une apparition dans Le

grand saut, réalisé par l’actrice et sorti en 2014.

« Elle ne m’a pas demandé de conseils ! Pas un seul ! Elle a d’ailleurs suivi le processus d’auditions pour le rôle de Ruby sans que j’intervienn­e. Mais il n’est pas question qu’elle plonge dans le métier. Elle fait des études et touche un peu à tout, le chant, la musique, la danse », précise-t-elle.

Helen Hunt effectue également un lien entre le mouvement actuel qui secoue Hollywood et le film. « Passer à travers des événements tragiques se fait ensemble, avec une famille qu’on se constitue. » La saison miracle est présenté dans les salles du Québec depuis le 6 avril.

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