Le Journal de Montreal - Weekend
L’homme d’affaires derrière l’homme de télé
Figure marquante du petit écran, Pierre Marcotte s’est taillé une place dans l’univers des communications, au point où, pendant plus de 50 ans, il a été l’un des animateurs les plus appréciés du public. Robert Maltais a recueilli les confidences de ce célèbre « tannant », franches et pleines d’humour, dans Pierre Marcotte en direct.
Le public connaît l’homme de télé et de radio. Mais Pierre Marcotte a aussi été un homme d’affaires aguerri : il a connu de beaux succès (et quelques revers) avec un centre commercial, une compagnie de chariots électriques et plusieurs restaurants, dont le célèbre Hélène-de-Champlain.
Faisant confiance à Robert Maltais, Pierre Marcotte parle de sa vie publique, de sa vie privée, de sa passion pour la navigation, des rencontres qui ont été déterminantes dans sa vie. Il a été marié deux fois (à Ginette Ravel et Shirley Théroux), divorcé deux fois, et fait le point sur ses amours (il raconte pas mal de choses !). Il rappelle aussi que sa motivation, depuis toujours, a été de faire du bien aux gens.
Pierre Marcotte, qui savoure aujourd’hui sa retraite dans la belle région de Charlevoix, s’est vraiment lancé sans filtre dans cette série d’entretiens avec Robert Maltais. Il raconte son enfance, son adolescence, ses débuts à la radio, à la télé. Ses propos témoignent de son tempérament... « résilient et très indiscipliné », complète-t-il.
« J’aurais pu faire un bum de grande envergure. J’étais tellement délinquant ! Pour faire de la cinquième à la neuvième année, j’ai fait cinq institutions... J’ai toujours eu beaucoup de difficulté avec l’autorité qui n’est pas bien expliquée. Quand je ne comprenais pas, je devenais réfractaire. Ingérable. »
TÉLÉ-MÉTROPOLE
À travers ses souvenirs, c’est un grand pan de l’histoire télévisuelle du Québec qu’il évoque. « Dans les années 1960, c’est Télé-Métropole qui a innové totalement et qui a fait une télévision beaucoup plus près des gens que Radio-Canada, qui était à l’époque très élitiste. Télé-Métropole a amené un brin de folie là-dedans. »
L’émission Les Tannants, qu’il a animée à Télé-Métropole, a été en évolution pendant 10 ans, ajoute-t-il. « À chaque fois, c’était nos meetings de folie qui faisaient qu’à un moment donné, on trouvait des idées pour faire en sorte que ce soit un show de divertissement, faire en sorte que le public y réponde. C’est une émission qui a fait époque – eille, on a changé l’heure de la traite des vaches et l’heure du manger des truckers ! »
« Ça a été une époque. Ça a vraiment marqué notre société, je pense. » On s’imagine que Pierre Marcotte et ses collègues riaient beaucoup en faisant l’émission. « Ah, j’ai passé ma vie à rire, lance-t-il. Si tu savais les fous avec qui j’ai travaillé ! Les idées de fous qu’on a développées là... ça n’avait pas de bon sens. Le coup de la piscine... La première piscine était une piscine hors terre de trois pieds. On plongeait du haut du tremplin qui était à huit pieds. L’année suivante, ils ont fait une piscine adéquate. »
FAIRE CONFIANCE À LA VIE
Plus tard, il a aussi fait 230 entrevues pour Vidéotron. « Il y a une chose que je peux affirmer maintenant. Tous les individus qui ont une vie active, tu peux les prendre à partir de 60 ans et leur faire raconter leur vie, et il y a des exemples exceptionnels dans presque toutes les vies. S’ils les racontaient, on verrait que la vie est pas mal plus simple que ce qu’on se donne comme mission dans la tête. Il faut faire confiance à la vie. De toute façon, moi je peux dire que j’ai fait confiance à la vie. Et elle m’a drôlement bien servie. »
En librairie le 11 avril Le comédien de théâtre et de télévision Robert Maltais est le grand ami de Pierre Marcotte. Il a fondé le concours Ma première Place des Arts. Pierre Marcotte sera présent au Salon international du livre de Québec.