Le Journal de Montreal - Weekend

« J’AI VÉCU UNE SITUATION D’ABUS À 16 ANS »

Aussi généreuse sur scène que dans la vie, la talentueus­e chanteuse et musicienne Florence K n’hésite pas à s’ouvrir sur les épreuves qu’elle a traversées, comme la dépression et l’agression dont elle a été victime à l’adolescenc­e, afin d’aider à faire to

- NATHALIE SLIGHT Agence QMI

Florence, pourquoi as-tu accepté de t’impliquer dans la préparatio­n de la soirée-bénéfice Marvin on the rock, une collecte de fonds pour la Fondation Marie-Vincent ?

« L’enfance, c’est la base de la vie, la base de tout ! Il est malheureus­ement impossible d’effacer les violences sexuelles dont un enfant a été victime, mais avec l’aide de profession­nels, on peut minimiser l’impact que ces gestes auront sur sa vie future. Je trouve important qu’il existe au Québec un endroit où ces enfants se sentent en sécurité, à l’aise de parler librement de ce qu’ils ont vécu, où ils sont crus, compris et accompagné­s. Aussi, je suis personnell­ement interpellé­e par cette

cause, puisque j’ai moi-même vécu une situation d’abus à 16 ans. »

C’est le mouvement #MoiAussi qui t’a donné le courage de t’ouvrir sur ce pan de ta vie, n’est-ce pas ?

« En fait, cette vague de dénonciati­ons m’a fait réaliser que ce que j’ai subi, c’était une agression. J’avais 16 ans, et il en avait 23 de plus que moi. J’ai été manipulée ; c’était clairement de l’abus. Je l’ai toujours su au fond de moi, mais j’ai enfoui, réprimé, refoulé cette agression, parce qu’à l’époque, on ne parlait pas de ces choses-là. J’ai écrit le bouquin

Buena Vida, dans lequel je me livre sur ma dépression, et je n’ai même pas abordé le sujet. J’ai suivi une thérapie, et je n’ai même pas abordé le sujet. Ce n’est que tout récemment que j’ai réalisé à quel point cette mésaventur­e avait teinté mes relations avec les autres, affecté mon estime de soi. Si, à l’époque, j’avais eu l’aide de spécialist­es comme ceux qui oeuvrent au centre Marie-Vincent, j’aurais été mieux outillée pour passer à travers cette épreuve. »

Heureuseme­nt, la musique t’a aidée dans les moments sombres

de ta vie. Et elle est là plus que jamais, puisque ces jours-ci, tu lances ta compagnie de production...

« Je rêve depuis longtemps de prendre ma carrière en main, parce que j’adore le côté production. Je me sens bien dans un studio. Alors, je suis fière de lancer Florence K musique ! Mon premier projet, c’est mon album, qui sortira en mai. Je reviens à mes premières amours avec un album estival, léger et festif aux sonorités latines ! Sous mon “label”, je produirai aussi deux immenses talents : ma mère, Natalie Choquette, et ma soeur, Éléonore Lagacé. »

Est-ce plus facile ou plus difficile de produire l’album d’un membre de sa famille ?

« Plus facile, je crois. Parce qu’on se connaît tellement, au-delà des mots ! En ce moment, nous travaillon­s ensemble, Éléonore et moi, et je concilie assez bien mes chapeaux de productric­e et de soeur. J’ai tout aussi hâte de vous faire entendre son premier “single” que de lancer mon propre album. Ça prouve à quel point je suis fière de ce que je fais présenteme­nt ! »

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