Le Journal de Montreal - Weekend

MONTRÉAL AVANT L’INTERNATIO­NAL

- BRUNO LAPOINTE

Ils sont attendus en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis dans les prochains mois. Mais c’est ici, à Montréal, que la compagnie québécoise Le Patin libre présentera cette semaine la première mondiale de leur toute nouvelle création, Threshold.

« Ça fait quatre ans qu’on travaille sur ce spectacle-là. On tenait à le présenter pour la première fois ici, chez nous, devant notre public », confie le patineur, fondateur et directeur artistique de la compagnie Le Patin libre.

Créée en 2005, cette compagnie puise autant dans l’univers de la danse contempora­ine que celui du patinage artistique pour créer une nouvelle discipline peu connue ici, mais qui commence à gagner du terrain à l’internatio­nal. L’union des deux mondes distincts permet de créer des mouvements uniques, dont la glisse, où les artistes traversent la patinoire à toute vitesse alors que leur corps, lui, reste parfaiteme­nt immobile.

« On peut essayer de faire des acrobaties, mais on ne serait jamais aussi bons que les artistes de cirque. On peut aussi essayer de faire de la danse, mais, même si on est très bons, les danseurs de ballet et [les danseurs] contempora­ins sont bien meilleurs que nous. Par contre, nous, on peut se planter sur nos deux pieds et continuer d’avancer à 40 ou 50 kilomètres à l’heure. Et ça, il n’y a que nous qui sommes capables de le faire », explique Alexandre Hamel.

C’est ainsi que cette glisse est devenue le point d’ancrage de leurs chorégraph­ies. Au fil de leurs oeuvres, nommément Vertical Influences et Glide, leur art s’est peaufiné, précisé. Aujourd’hui, ils poussent encore plus loin leur « patinage contempora­in » avec Threshold, nouveau spectacle qu’ils s’apprêtent à dévoiler cette semaine à l’aréna Saint-Louis, dans le quartier Mile-End, transformé en théâtre éphémère pour la durée des représenta­tions.

Alexandre Hamel le reconnaît : le choix de cet établissem­ent peut faire sourciller certains puristes de danse contempora­ine. Et c’est voulu.

« Plusieurs spectateur­s sont habitués d’assister à des manifestat­ions artistique­s dans des lieux plus huppés, mais j’aime l’idée de les emmener dans des endroits différents. Ça me permet de démontrer que l’art peut exister en dehors des théâtres prestigieu­x. Après tout, l’art peut vivre n’importe où », explique-t-il.

DES « CAPRICES » IMPORTANTS

Pour s’exécuter, la troupe Le Patin libre a toutefois besoin de conditions scéniques bien précises. La plus importante ? Elle doit disposer d’une surface glacée dont les dimensions sont conformes aux standards de la LNH. Autrement dit, la patinoire doit être « presque le triple de la superficie de la scène de la salle Wilfrid-Pelletier », illustre Alexandre Hamel.

Et pas question d’être plus flexible pour pouvoir présenter leur Threshold dans des salles moins volumineus­es. « On est très capricieux. Mais on a besoin de tout cet espace », avance Alexandre Hamel.

« Si on diminue la taille de la patinoire, on diminue la surface, donc la vitesse et l’impact sont beaucoup moins importants et impression­nants. Oui, on a perdu certaines opportunit­és en étant aussi capricieux. Mais c’est important pour nous de toujours garder le même niveau de qualité », poursuit-il.

Le spectacle Threshold sera présenté du 11 au 22 avril à l’aréna Saint-Louis.

 ??  ?? Les cinq patineurs de la compagnie Le Patin libre se sont retirés à Saint-André-Avellin pour répéter leur spectacle Threshold à la fin du mois de mars. PHOTO COURTOISIE ROMAIN GUILBAULT
Les cinq patineurs de la compagnie Le Patin libre se sont retirés à Saint-André-Avellin pour répéter leur spectacle Threshold à la fin du mois de mars. PHOTO COURTOISIE ROMAIN GUILBAULT

Newspapers in French

Newspapers from Canada