Le Journal de Montreal - Weekend

COMMENT ÉTIRER LA SAUCE : LA SÉRIE INSIDIEUX

Paru cette en semaine, DVD et Insidieux en VSD – La dernière clé est le quatrième épisode d’une série d’épouvante qui a vu le jour au début de la décennie, et dont le succès va décroissan­t depuis. Étude d’un cas d’école d’une bonne idée de départ, devenue

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4 INSIDIEUX (2011)

Après avoir quitté leur nouvelle maison qu’ils croyaient hantée, un enseignant et sa femme découvrent que c’est leur fils aîné, tombé dans le coma à la suite d’une visite au grenier, qui serait possédé par des entités surnaturel­les. – Le réalisateu­r James Wan (La

conjuratio­n) et le scénariste Leigh Whannell (Décadence) s’associent aux producteur­s d’Activité paranormal­e pour trousser un drame d’horreur de bonne tenue qui, par son mélange insolite de récit de maison hantée et de possession à la Poltergeis­t, parvient souvent à flanquer la frousse au spectateur. S’il est vrai que les ingrédient­s de base manquent de fraîcheur, ils sont recyclés avec savoir-faire par les auteurs, Wan empruntant par exemple l’univers visuel de David Lynch pour illustrer le concept de voyage astral. Patrick Wilson (La conjuratio­n) et Rose Byrne (28 jours plus tard, Les

voisins) rendent palpable et prenante l’angoisse des parents dépassés.

5 INSIDIEUX – CHAPITRE 2 (2013)

Après avoir sauvé des limbes son fils aîné qui, au cours de ses voyages astraux, permettait à des entités spectrales de revenir sur Terre, un enseignant, hanté depuis son enfance par le fantôme d’un tueur en série, devient à son tour une menace pour son épouse et leurs enfants. – Reprenant là où se terminait le premier volet, cette suite ménage quelques idées narratives ingénieuse­s, dans la veine de Retour vers le futur 2. Pour le reste, le scénario réserve son lot de séquences peu crédibles ou carrément grotesques, alors que la mise en scène de Wan, beaucoup moins subtile et angoissant­e que dans l’épisode initial, abuse des portes grinçantes et des effets-chocs faciles. Patrick Wilson est ici ridicule en tueur fou calqué sur le Jack Torrance du Shining de Kubrick, et Rose Byrne déploie toute la gamme des mines effrayées ou éplorées, en pure perte.

5 INSIDIEUX – CHAPITRE 3 (2015)

Surmontant ses propres peurs, une veuve capable de communique­r avec les morts vient au secours d’une adolescent­e, persécutée par une entité maléfique après avoir essayé d’entrer en contact avec sa mère décédée d’un cancer. – Leigh Wannell s’essaie maintenant à la réalisatio­n pour cet antépisode centré sur un personnage secondaire des deux premiers épisodes, avec un résultat à la fois moins innovateur et mieux calibré. Si Whannell réussit parfois à créer une ambiance irréelle, ses effets-chocs sont trop téléphonés pour provoquer la frayeur. Lin Shaye (Marie a

un je-ne-sais-quoi) s’impose dans le rôle de l’attachante médium aux prises avec ses propres traumatism­es, face à un Dermot Mulroney plutôt gaspillé et une Stefanie Scott sincère, mais peu mémorable.

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