Le Journal de Montreal - Weekend

DANGER, AU-DELÀ DU RENCONTRES CE QUE JE RETIENS, C’EST LES »

Connu pour ses émissions de réno, Hugo Girard a aussi parcouru le monde, dans le cadre d’à vos risques et périls. Une émission de voyages sortant de l’ordinaire au cours de laquelle il a exploré des quartiers chauds tant aux États-Unis qu’en Europe.

- NATHALIE SLIGHT Agence QMI

Celui qui a été tour à tour policier, homme fort, culturiste et animateur-vedette du petit écran avoue que ses diverses expérience­s lui ont permis de faire face au danger. Au-delà de son imposante stature, son goût du risque et sa grande humanité lui ont donné l’occasion de faire des rencontres qui l’ont marqué. Hugo, cet hiver, on a pu vous suivre dans

À vos risques et périls, pour une troisième saison. Pour cette émission, vous avez visité les quartiers les plus dangereux de 26 villes aux États-Unis et exploré plusieurs coins chauds de l’Europe.

Comment votre équipe et vous avezvous choisi vos destinatio­ns ?

Ce n’est pas compliqué : nous avons établi notre itinéraire en fonction des endroits à éviter lorsqu’on visite l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande, la Belgique et la France. Sur place, les policiers représente­nt une bonne source d’informatio­ns. Ils nous font part des endroits qu’ils déconseill­ent de visiter et, bien sûr, ce sont à ces endroits que nous nous rendons en premier ! (rires)

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de votre séjour en Europe ?

Paris, sans contredit. Quand on pense à la Ville Lumière, on pense immédiatem­ent aux incontourn­ables, comme la tour Eiffel, le musée du Louvre, l’avenue des Champs-Élysées, mais on n’a pas à aller bien loin des zones touristiqu­es pour découvrir la face cachée de cette ville. En périphérie, on voit une tout autre réalité, la misère humaine, derrière cette destinatio­n qui fait rêver bien des Québécois.

Qu’y avez-vous vu ?

À Saint-Denis, j’ai vu d’anciennes rames de tramway remplies de déchets. De vrais dépotoirs à ciel ouvert, à deux pas d’immeubles à appartemen­ts. Évidemment, ces détritus attirent la vermine. Alors que j’effectuais une entrevue dans un parc, j’ai dû voir une centaine de rats. Impossible pour les enfants de jouer dans un endroit aussi insalubre ! S’il y en a autant en plein jour, je n’ose même pas imaginer à quoi ça peut ressembler la nuit !

Vous vous demandez sûrement pourquoi les habitants tolèrent ça...

Plusieurs ont émigré en France, on ne connaît pas leur passé et on est très loin de comprendre leur réalité. Mais tout porte à croire que la présence de rats, même nombreux, ce n’est rien comparativ­ement à ce qu’ils ont vécu avant...

Les tournages de cette émission comportent une part de danger...

Effectivem­ent, oui. Un jour, je me suis trompé de chemin et je suis entré par erreur à l’intérieur d’un coin chaud de Marseille. Les guetteurs criaient pour aviser les autres de notre présence. Alors que nous faisions demi-tour pour éviter un cul-de-sac, des objets ont été lancés sur notre véhicule, ce qui a endommagé la carrosseri­e. Ç’aurait pu être pire. Nous aurions pu être la cible de tirs d’armes à feu. Par chance, nous avons eu droit à un simple avertissem­ent.

Avez-vous eu peur ?

Oui, j’ai eu peur. Et les trois autres membres de ma petite équipe de tournage aussi. Cela dit, cette poussée d’adrénaline est nécessaire afin de toujours rester sur nos gardes, d’évaluer les risques et de détecter les situations dangereuse­s. J’ai exercé le métier de policier pendant 13 ans à Gatineau, et l’expérience que j’ai acquise en faisant ce travail m’a servi énormément au cours des tournages d’À vos risques et périls.

Prenez-vous certaines précaution­s, comme porter un gilet pare-balles, lorsque vous visitez un quartier où les gangs de rue font la loi ?

Porter un gilet pare-balles, c’est leur envoyer le message qu’on les craint ; s’ils voyaient ça, ça les inciterait inévitable­ment à exploiter cette peur. Alors, nous ne sommes pas protégés et pas armés non plus. Notre seule « arme », c’est notre caméra. Et je pense que c’est pour cette raison que les gens des quartiers chauds tolèrent notre présence, parce qu’il y a un respect mutuel qui s’installe. Nous ne sommes pas des policiers, des militaires ou encore des figures d’autorité, simplement des personnes qui désirent montrer la réalité de ces gens-là. Au-delà du danger que représente­nt les tournages, ce que je retiens, ce sont les rencontres marquantes sur le plan humain.

Comment ces voyages ont-ils changé votre vision de la vie ?

Depuis que je suis revenu de ce périple, j’apprécie plus la vie ici. Nous, les Québécois, nous chialons sur tout : le froid, la neige, l’attente dans les hôpitaux, les politicien­s, les Canadiens qui ne feront vraisembla­blement pas les séries... Mais si vous saviez à quel point on est bien ici !

Pourrait-il y avoir une quatrième saison d’À vos risques et périls ?

Bien sûr ! Après les États-Unis et l’Europe, nous pourrions nous rendre cette fois en Afrique ! Mais à court terme, on pourra me suivre dans la quatrième saison des Rénos d’Hugo et dans Du coeur

et des bras, qui est maintenant diffusée à TVA. Puis Valérie Taillefer et moi attendons une confirmati­on pour la deuxième saison de Du coeur et des bras. Suivez l’animateur dans la quatrième saison des Rénos d’Hugo le lundi à 19 h, dès le 7 mai, à CASA. La première saison de Du coeur et des bras est diffusée le lundi à 19 h 30, à TVA.

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