Le Journal de Montreal - Weekend
ENGAGEZ-VOUS
On le dit souvent, les habitudes de consommation télévisuelles changent. Et ce n’est pas terminé. Si le simple fait d’ouvrir le téléviseur et de syntoniser un « programme » en faisait jadis la popularité, notre présence sur ses réseaux sociaux leur confère une valeur monnayable de plus en plus palpable. À l’heure où les budgets télé rétrécissent, notre engagement devient important tant pour les chaînes, les émissions que les têtes d’affiche.
Facebook n’est pas qu’un réseau social où vanter nos dernières vacances ou un plat très esthétique. C’est aussi un outil de promotion qui s’inscrit en marge d’une marque pour en « engraisser » l’attrait, l’attachement, la communauté. Aux États-Unis, on y investit pour développer des contenus complémentaires. Chez nous, faute de moyens, certaines émissions arrivent tout de même à y offrir des inédits afin de consolider l’engagement de son public.
« Pour que l’engagement soit significatif, le gestionnaire doit répondre en direct aux commentaires des téléspectateurs, explique Caroline Cormier, présidente et fondatrice de la plateforme Plik qui mesure le poids des marques sur les réseaux sociaux. Les gens s’identifient au côté humain de la démarche même s’ils sont seuls dans leur salon. » Et ce qui donne de la valeur à une émission est non seulement le nombre de likes, mais surtout les commentaires qu’elle génère. « Quand on regarde la page Facebook d’une émission comme Au secours de Béatrice, on voit qu’un commentaire d’une téléspectatrice peut en susciter 6 autres et 14 likes, observe Caroline Cormier. C’est la preuve qu’elle est engageante, car les gens se nourrissent aussi entre eux. » « L’engagement se développe dépendamment du type de contenu, note Mikael Lebleu, stratège de contenu chez Cossette. Un gala ou un événement sportif se consomme en direct, ce qui crée une mobilisation sur les réseaux sociaux que les gens vont vouloir commenter. The Voice aux États-Unis, propose des contenus en marge sur Snapchat, Instagram, Facebook. On crée des hashtags à chaque revirement. Au Québec, on a développé un concept de 2e écran avec Les enfants de la télé où un animateur alimente des discussions sur le web pendant les pauses. L’engagement nécessite d’être présent pendant l’émission, mais aussi entre les diffusions. » On le voit avec La vraie nature qui diffuse du contenu exclusif en coulisses avant une diffusion et des inédits dès le lendemain du rendez-vous télévisuel.