Le Journal de Montreal - Weekend
SÉANCES DE SPIRITISME EN 1906
Dans la nouvelle enquête d’Eugène Dolan, Un seul Dieu tu adoreras, l’historien et romancier à succès Jean-Pierre Charland propose à ses lecteurs une incursion dans le monde étrange des adeptes du spiritisme, très populaire à Montréal au début du 20e siècle. Phénomènes étranges ou pures inventions de charlatans ?
L’enquête commence au début de l’été 1906. Eugène Dolan, héros de la série policière de Jean-Pierre Charland, est enquêteur au poste de police numéro 1 de Montréal. Il prend du galon... ayant réussi à épingler le meurtrier du riche entrepreneur Archibald McDougall.
Éléonore McDougall, riche et belle héritière, est follement amoureuse d’Eugène, mais leur différence de rang social refroidit les ardeurs d’Eugène. Éléonore, profitant de toutes les occasions possibles de revoir Eugène, lui propose de la suivre, avec son amie Rosée, dans une séance de spiritisme donnée par le médium Narcisse Brochard. Éléonore souhaite communiquer avec son père assassiné et Rosée, avec son fils, décédé l’année d’avant.
Petit à petit, les amoureux apprennent à se connaître. Les choses vont plutôt bien lorsqu’un nouveau drame survient.
Comme toujours, Jean-Pierre Charland s’est méticuleusement documenté pour écrire cette enquête. Le spiritisme, explique-t-il en entrevue, était extrêmement populaire à l’époque, et les adeptes étaient nombreux. Lui-même est totalement incrédule par rapport à ces phénomènes.
Un fait divers a attiré son attention. « Vers 1920, aux États-Unis, il y a un type qui s’est suicidé pour établir la preuve des esprits. Trois ou quatre jours après, deux spirites ont annoncé avoir été en contact avec lui. On ne s’imagine pas que ça va à ce point... J’ai voulu en faire un récit qui n’est pas exactement celui-là, mais où il y a quand même cette dimension d’établir la preuve, parce que c’est une religion qui se prétend scientifique, contrairement au catholicisme. Ça me plaisait d’aborder le sujet de cette façon. »
Le sujet du spiritisme est très important culturellement, fait-il remarquer, mais on ne s’en souvient pas. « L’auteur de Sherlock Holmes a passé sa vie à chercher la preuve que c’était vrai. Houdini aussi a publié trois ou quatre livres là-dessus. » Dans le roman, JeanPierre Charland fait référence à un magicien qui était vraiment à Montréal à la date précise qu’il mentionne. « Le Grand Herrmann a lui aussi publié une couple de livres sur le spiritisme. »
L’auteur voulait raconter une scène de meurtre odieux se déroulant sous les yeux du policier. « Son regard était porté sur Éléonore, et il ne voyait rien, alors qu’il aurait dû allumer beaucoup plus tôt. »
HISTORIQUEMENT JUSTE
L’action se déroule pendant l’été 1906 et tout ce qu’il décrit, dans les moindres détails, est historiquement juste. « Éléonore visite le parc Dominion à peu près une semaine après son inauguration. Tous les spectacles évoqués sont à l’affiche aux endroits où ils sont présentés. Ce genre de détails donne de la plausibilité au récit. »