Le Journal de Montreal - Weekend
25 CHANDELLES POUR PAPA ROACH
Papa Roach fête ses 25 ans. Le quatuor originaire de Vacaville en Californie, qui a vendu 20 millions d’albums, a toujours envie d’aller de l’avant et de se surpasser.
« Le temps file. Ça n’a pas de bon sens », laisse tomber le bassiste Tobin Esperance, lors d’un entretien téléphonique, quelques jours avant des concerts à Montréal et au Grand Théâtre de Québec.
Le musicien, qui était technicien de tournée avec Papa Roach, avant de devenir bassiste, en 1996, explique cette longévité par la chimie que l’on retrouve au sein de la formation.
« Cette chimie est unique. Il y a, au sein du groupe, un désir de se surpasser, de faire de la musique qui va rejoindre les gens et de donner de bons spectacles. On n’hésite pas, lorsque l’on sent que les choses stagnent, à expérimenter et à prendre des risques et je pense que les gens nous respectent pour ça », explique-t-il avant de monter sur scène à Huntington, dans l’état de New York.
Tobin Esperance était loin de penser, lorsqu’il a fait son entrée dans le groupe, que Papa Roach réaliserait huit albums studio et que le groupe serait toujours actif en 2018.
« On faisait ça tout d’abord pour s’amuser. Nous étions à l’école secondaire et on avait de petits emplois. On apprenait à maîtriser nos instruments et à écrire des chansons. On a commencé à prendre ça un peu plus au sérieux quand on a eu notre diplôme et lorsqu’on a fait l’acquisition d’une camionnette pour pouvoir aller donner des spectacles », évoque-t-il.
ADAPTATION
Les membres de Papa Roach ont commencé à y croire lorsqu’ils ont vu les Deftones et Incubus, qui provenaient de leur patelin, obtenir des contrats de disques.
« On s’est dit que c’était peut-être possible de réussir et de gagner notre vie avec notre passion, si on continuait d’écrire des chansons et de faire ça avec un peu plus de sérieux. On a travaillé fort pour devenir de meilleurs musiciens, donner de meilleurs concerts et cette éthique de travail est demeurée avec nous », se rappelle Tobin Esperance.
L’album Infest, lancé en 2000, avec le simple Last Resort, s’est vendu à sept millions d’exemplaires.
« On ne s’attendait pas à ce que ça arrive aussi rapidement. On a été chanceux et ce succès ne serait peutêtre pas possible aujourd’hui. Lorsque nous sommes arrivés, MTV diffusait des vidéo-clips et les gens achetaient des albums. Les choses ont beaucoup changé depuis et il faut, comme l’a déjà dit David Bowie, être aujourd’hui de bons hommes d’affaires pour pouvoir devenir de meilleurs musiciens. Nous nous sommes bien adaptés à cette situation au fil des ans », mentionne-t-il.
BEL ACCUEIL
Tobin Esperance est fier du chemin parcouru. Les moments marquants sont nombreux.
« On a eu des nominations aux MTV Video Music Awards et aux Grammy, on a donné des spectacles devant des foules énormes dans des festivals en Europe, on a visité des endroits comme la Russie, le Japon et l’Australie et on a réussi à traverser le temps », ajoute-t-il.
Sur la route depuis le 20 février, avec la portion nord-américaine de la tournée
Crooked Teeth, Papa Roach pige dans tous ses albums.
« La tournée va très bien et plusieurs de nos spectacles sont présentés à guichet fermé. On joue beaucoup de nouvelles chansons et elles sont accueillies avec autant, sinon plus d’enthousiasme que certains de nos classiques. C’est super d’entendre ça », déclare le bassiste.
Papa Roach s’est lancé dans le processus de création de son neuvième album studio.
« Nous allons retourner en studio à la fin de la tournée nord-américaine, en juin et juillet, avant d’aller jouer dans quelques festivals en Pologne, en Autriche, en Allemagne et au RoyaumeUni. On aimerait bien lancer ce nouvel album d’ici la fin de l’année », a-t-il conclu.