Le Journal de Montreal - Weekend

REVISITER L’ÉNIGME DE GLENN MILLER

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Auteur remarqués, de romans le Français policiers Jacques très Saussey a revisité dans 7/13, son nouvel opus, l’énigme du chef d’orchestre américain Glenn Miller, disparu en 1944 au large de Dunkerque alors qu’il était à bord d’un avion de la Royal Air Force.

En marge de cette énigme historique jamais élucidée, mettant en scène le compositeu­r de l’inoubliabl­e In

The Mood, Jacques Saussey confronte son enquêteur, Daniel Magne, au meurtre de deux femmes. L’une est l’épouse d’un important patron. L’autre s’est fait tuer dans le nord de la France. Aucun lien? C’est à voir!

Dans ce nouveau roman, Jacques Saussey souhaitait d’abord traiter de deux sujets : la pollution volontaire de l’eau et l’intégratio­n des réfugiés dans un grand nombre de pays. Il a quelque peu diminué la partie des migrants après avoir déjeuné avec Olivier Norek, un ami romancier qui traitait du même sujet. « Je me suis dit, je peux partir des migrants, mais je vais diminuer cette partie et amener autre chose dans ce roman... J’ai commencé à chercher une autre arête dorsale à ce récit, de manière à rebondir sur un autre sujet. Et je suis tombé sur la disparitio­n de Glenn Miller en 1944. » Il faisait alors des recherches sur la pollution de l’eau, à partir des munitions de guerre. « C’est l’évocation de la fin de Miller, de ces fameuses bombes qui seraient tombées éventuelle­ment sur son avion, qui m’ont amené au clic magique, qui m’ont ouvert la caverne d’Ali Baba de Glenn Miller. » Il lui a fallu fouiller pas mal. « Comme beaucoup de monde, je connaissai­s Glenn Miller par sa musique, par le symbole de la Libération qu’il a évoqué en France. Paris libéré, c’était vraiment Glenn Miller. »

SYMBOLE DE LIBERTÉ

Dans le roman figure l’interview d’un retraité, pas très loin de Paris. Ce passage est basé sur une interview avec le père de Jacques Saussey. « J’ai modifié un petit peu le discours pour qu’on s’amuse un peu, avec un monsieur complèteme­nt sourd, ce qui n’est pas le cas de mon père. Mais c’est vraiment son témoignage à lui que je voulais raconter : ce qu’il a ressenti, lui, lorsqu’il a vu arriver les Américains avec Glenn Miller en tête qui chantait la liberté. »

Il connaissai­t le célèbre trombonist­e par les morceaux qu’il avait déjà entendus avec ses parents, mais ne s’était jamais intéressé à la façon dont il était mort. « Quand j’ai appris qu’il avait disparu en 1944 de cette façon aussi étrange, je suis tombé dedans, quoi ! »

L’ÉNIGME PERDURE

La lumière n’a jamais été faite sur cette disparitio­n. « Ça a alimenté tous les fantasmes de tous ceux qui ont cherché sur le sujet depuis 70 ans. On ne sait toujours pas ce qui s’est passé véritablem­ent. On a des doutes, mais on ne sait toujours pas. »

Mettre en place cet élément historique avec une intrigue contempora­ine lui a demandé du temps et beaucoup de travail. Son travail régulier de dessinateu­r de bijoux pour une grande maison française de joaillerie lui a été d’une grande utilité. « Vous savez, dans la joaillerie, il y a de l’horlogerie aussi. Quelque part, les mécanismes, ça me connaît ! » √ Jacques Saussey habite en Bourgogne. √ Il a publié plusieurs

autres romans: La pieuvre, Ne prononcez pas leurs noms, Le Loup peint

et Quatre racines blanches. Son prochain roman est déjà terminé depuis décembre et racontera l’histoire d’une jeune femme transgenre. Il sortira en octobre en France. Il sera présent au Salon internatio­nal du livre de Québec.

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