Le Journal de Montreal - Weekend
L’ÉTONNANT TANDEM
À première vue, Jean-Philippe Dion et Maripier Morin n’ont pas grand-chose en commun. Au secondaire, on parlerait d’un premier de classe et d’une délinquante, deux catégories de personnes qui font rarement partie du même cercle. Mais après avoir observé leur séance photo au Théâtre Denise-Pelletier, à partir duquel ils piloteront les prix Artis dimanche à TVA, nous devons admettre une chose : leur chimie est indéniable.
Même quand ils divergent d’opinion à propos du rôle qu’ils joueront sur scène lors du gala, leur connexion demeure intacte. « Maripier sait comment puncher, déclare Jean-Philippe. Moi, je suis plus la Suzanne Lapointe qui réagit à côté. » La principale intéressée s’inscrit en faux. « Jean-Philippe est très drôle, soutient-elle. Il a beaucoup de répartie. Il doit juste se faire confiance. »
Jean-Philippe Dion et Maripier Morin se sont rencontrés en 2006 à Rivière-des-Prairies sur Occupation double
(OD). Le premier y était recherchiste ; la seconde y était concurrente.
Cette dernière se souvient d’avoir testé la patience du jeune homme à plusieurs reprises durant son passage dans l’émission. Surtout quand venait le temps de révéler son « coup de coeur » après des partys particulièrement arrosés.
« Je l’ai fait pâtir, révèle l’ex-candidate. Je l’ai fait travailler fort pour obtenir du bon stock en entrevue. J’avais été tough. Je l’aimais beaucoup, mais je n’avais pas envie de dire des affaires que je n’avais pas le goût de dire. »
Quant à Jean-Philippe, il garde un souvenir précis du trajet en fourgonnette suivant l’exclusion de celle qui s’était mis à dos 2 millions de téléspectateurs. « Elle était bouleversée. Elle pleurait sans arrêt tellement elle était chavirée. »
PAS « LES ENFANTS DE… »
Maripier Morin et Jean-Philippe Dion se sont « recroisés 1000 fois » au cours des années qui ont suivi OD. Mais ce n’est qu’en 2016 qu’ils ont retravaillé ensemble, pour l’émission Tapis rouge du gala Artis, avec Anouk Meunier.
« JP et moi, on vient tous les deux d’une région [Granby et Rivière-duLoup], pis on a tracé nos chemins nous-mêmes, souligne celle qui lançait, l’automne dernier, sa plateforme numérique éponyme. On n’est pas “les enfants de…” On n’est pas nés dans cette industrie, mais on veut tellement exceller dans ce qu’on fait qu’on donne l’impression que oui. On pourrait croire que JP, c’est le fils d’un producteur réputé, et moi, la fille d’un chanteur connu, mais ce n’est pas le cas. »
« Les deux, on a un côté business man et business woman, ajoute le vice-président, contenu et stratégie, chez Productions Déferlantes. On veut développer nos projets, contrôler nos affaires, diversifier nos activités... On est deux personnes avec une tête de contenu. Sur un projet comme le gala Artis, c’est le fun, parce qu’on se challenge.»
SANS STRESS
La 33e édition du gala Artis pourrait être forte en émotions pour Maripier Morin ce week-end. Non seulement parce qu’elle coanime la soirée, mais parce qu’elle pourrait y remporter deux trophées : ceux d’Animateur/Animatrice d’émissions de jeux (pour Face au mur à TVA) et Animateur/ Animatrice de talkshows (pour Maripier ! à Z ).
À défaut de représenter une source de stress supplémentaire (elle dit n’avoir aucune chance de gagner puisqu’elle affronte Guy Jodoin dans une catégorie, et Véronique Cloutier et Guy A. Lepage dans l’autre), ces nominations témoignent du chemin qu’elle a parcouru au cours des 12 dernières années.
« Le public, qui ne m’aimait pas au début, a complètement changé d’opinion à mon égard, déclare l’ancienne “garce de service” d’OD. C’est la plus grosse dose d’amour ever. C’est quasiment dur à recevoir. »
Ce doublé n’étonne personne, car bien qu’elle soit difficilement qualifiable, la fascination qu’exerce Maripier Morin sur l’auditoire est bel et bien réelle. Nous en avons été témoins au terme de notre entrevue, alors que nous traversions une horde d’étudiantes du secondaire réunies en plein coeur du hall d’entrée du Théâtre Denise-Pelletier. En voyant l’animatrice/actrice/égérie de Revlon/ancienne vedette de téléréalité/femme d’affaires/star d’Instagram descendre les escaliers, les adolescentes n’ont pu s’empêcher de pousser des cris sourds en cherchant frénétiquement leurs téléphones pour capter le moment. Ce n’est qu’une fois sortie de l’établissement que Maripier a discrètement envoyé la main aux lycéennes, qui continuaient à l’observer avec excitation.
PAS LE TEMPS !
Malgré les réactions qu’elle provoque, la finaliste n’ose même pas envisager
la possibilité d’une victoire… en grande partie parce qu’elle voit mal comment elle pourrait trouver le temps d’aller chercher un prix entre trois changements de robe et deux apparitions sur scène.
« Ce serait trop compliqué ! s’exclamet-elle en riant. Pis de toute façon, je trouve ça gossant un animateur qui gagne durant le gala qu’il anime. La shot de caméra en coulisses… Ark ! Je ne sais pas pourquoi ça m’énerve autant... Peutêtre parce qu’on se dit tout le temps que l’animateur connaît les gagnants… Mais moi, je suis au courant de rien ! »
UN JOUR VIENDRA
Tandis que Maripier Morin savoure ses premières nominations au gala Artis, Jean-Philippe Dion attend toujours la sienne avec impatience. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’animateur des émissions à succès La vraie
nature et Accès illimité n’a toujours pas goûté au plaisir de voir son travail récompensé d’aussi belle manière.
En entrevue, le jeune vétéran de 34 ans avoue avoir été attristé de constater qu’encore une fois cette année, son nom était absent des nominations. Mais son amertume n’a pas duré longtemps. Deux heures tout au plus, pour être plus précis.
« Si je n’avais pas animé le gala avec Maripier, j’aurais probablement été encore plus déçu, reconnaît-il. Et bien entendu, si La vraie nature n’avait pas marché, ça serait une autre histoire. Mais je suis content du show. Je suis content de ce qu’on a fait. Je suis content des commentaires qu’on reçoit. Donc, tout va bien. »