Le Journal de Montreal - Weekend

Du grand écran aux planches

Les choristes

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Le film français à succès Les choristes, qui a touché le coeur de plus de 15 millions de cinéphiles, verra dans les prochains jours son adaptation sur les planches. Ce théâtre musical, signé Serge Denoncourt, qui sera présenté en grande première en Amérique du Nord, devrait séduire tant par son histoire que par le talent des enfants qui chanteront sur scène.

« Je n’étais pas conscient qu’il s’agissait à ce point d’un film fétiche pour autant de gens », confie d’emblée le metteur en scène Serge Denoncourt à propos de la comédie française Les

Choristes, du réalisateu­r Christophe Barratier, sortie en 2004. Un film qui est devenu l’un des plus gros succès de l’histoire du cinéma français et qui était, en fait, une adaptation du film de Jean Dréville, La Cage aux rossignols qui remonte à 1945.

C’est après avoir obtenu les droits que Juste pour rire a approché le célèbre metteur en scène pour monter cette pièce, lequel a accepté après avoir exigé certaines conditions. « Je voulais que la pièce soit aussi bonne que le film et comme je trouvais que ça faisait beaucoup français, je tenais à ce que ce soit adapté pour le Québec », indique-t-il. C’est donc avec la complicité de Maryse Warda qu’il a planché sur nouvelle adaptation qui sera beaucoup plus près du film que la comédie musicale qui a vu le jour en 2017 aux Folies Bergère, avant de partir en tournée en France. « La version française est une réécriture devenue une comédie musicale, où même les adultes chantent, tandis que dans l’adaptation québécoise ce sera un théâtre musical où uniquement les enfants chantent à l’instar du film », précise le metteur en scène qui a été voir le spectacle en France. Il a aussi tenu à conserver quelques scènes du film qui avaient été retirées dans la version théâtrale française.

LA PERSONNE IDÉALE

On ne pouvait trouver meilleur directeur d’acteurs que Serge Denoncourt pour raconter l’histoire de Clément Mathieu, musicien sans emploi, qui accepte un poste dans un internat pour jeunes garçons en difficulté, au début des années 1950. Face à la rigidité de la direction du pensionnat et des enfants en manque de reconnaiss­ance, Clément décidera d’initier les élèves au chant pour

former une chorale. Porté par l’enthousias­me et l’humanité, il gagnera le coeur des enfants.

Rappelons que Serge Denoncourt a pris sous son aile, il y a dix ans, de jeunes Roms de la rue en Serbie pour monter le spectacle GRUBB (Gypsy

Roma Urban Balkan Beats), un mélange de théâtre, de musique et de danse, afin de donner au suivant. Ce spectacle regroupant des adolescent­s qui ont présenté plus d’une centaine de spectacles des deux côtés de l’Atlantique est sa plus grande fierté.

« Les Choristes, c’est un peu mon histoire », reconnaît le metteur en scène.

« Cette histoire me touche et me rappelle le jour où j’ai débarqué au bout du monde, pour prendre des jeunes et les faire chanter et danser et les sortir de leur misère. »

L’AMOUR DE LA MUSIQUE

D’ailleurs, ce qui le séduisait le plus dans l’aventure des Choristes qui parle de l’enfance, de l’autorité et de l’amour de la musique était justement de travailler avec des enfants.

On comptera sur le talent des Petits Chanteurs du Mont-Royal ainsi que des Petits Chanteurs de Laval qui ont été dirigés par Gregory Charles pendant plusieurs années, jusqu’en 2016, pour tenir le rôle des enfants. L’internat sera transporté en Beauce et François Lécuyer interpréte­ra Clément Mathieu, tandis que le directeur Rachin sera personnifi­é par Henri Chassé. Gary Boudreault (père Maxence) et Lynda Johnson (Violette) seront aussi de la distributi­on.

Diriger des jeunes de 11 à 13 ans était néanmoins un défi pour Serge Denoncourt. « Ils ont de l’expérience en tant que chanteurs, mais aucune expérience d’acteur, fait remarquer le metteur en scène. Il fallait amener le show à un niveau excessivem­ent profession­nel avec des petits garçons qui n’ont jamais fait de théâtre et avec seulement deux mois de répétition. »

Le défi s’est finalement transformé en une belle complicité entre le metteur en scène et les enfants.

« La réalité est que je suis en amour avec eux. J’ai un fun noir, ils me font rire et ils sont allumés, lance l’homme de théâtre. En plus, les enfants vont prendre goût à la scène, déjà, ils aiment beaucoup ça ».

Afin de les ménager, le metteur en scène répète avec 30 jeunes garçons qui formeront deux équipes de 15 qui joueront en alternance chacun leur semaine.

« Je tenais à ne pas nuire à leurs études », ajoute-t-il. Un service d’aide aux devoirs après l’école a même été instauré pour eux et on s’assure de leur offrir un repas avant les répétition­s.

Quant aux spectateur­s, ils pourront témoigner de la magie qui devrait opérer dès que les enfants se mettront à chanter. « Quand tu vois ces petits gars tannants qui se mettent à chanter live, où rien n’est préenregis­tré, c’est très impression­nant, concède le metteur en scène. C’est les portes du paradis qui s’ouvrent. »

De surcroît, Serge Denoncourt nous rappelle qu’il s’agit là du spectacle idéal pour la famille. « Si tu veux initier ton enfant au théâtre, c’est le show par excellence », souligne-t-il.

Déjà, des spectacles supplément­aires ont été annoncés. On espère pouvoir représente­r ce théâtre musical, qui devrait durer environ 90 minutes, de façon ponctuelle, notamment durant le temps des Fêtes.

Par ailleurs, Serge Denoncourt travaille sur la pièce estivale Edmond, d’Alexis Michalik, composée d’une troupe de 12 acteurs qui prendra l’affiche au TNM du 26 juillet au 11 août.

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Serge Denoncourt et la distributi­on des choristes. PHOTOD’ARCHIVESAG­ENCEQMI,TOMAICZKOV­ITS
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Les pensionnai­res de l’internat sont personnifi­és par les Petits Chanteurs du Mont-Royal et de Laval.

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