Le Journal de Montreal - Weekend

TELS PARENTS, TELS ENFANTS ?

Le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre, dit-on souvent à propos du fait que les enfants ont tendance à ressembler à leurs parents. Mais qu’arriverait-il si des parents décidaient d’aller à l’encontre du bagage génétique de leurs enfants pour essayer de

- MAXIME DEMERS

C’est à partir de cette idée quelque peu farfelue qu’est né le scénario de la comédie dramatique Birthmarke­d, les trois petits cobayes, le nouveau film du cinéaste québécois Emanuel Hoss-Desmarais (Whitewash).

Mettant en vedette l’actrice australien­ne Toni Collette (Little Miss Sunshine), le Britanniqu­e Matthew Goode (Imitation Game) et la Québécoise Suzanne Clément (Mommy), Birthmarke­d raconte l’histoire d’un couple de scientifiq­ues qui, à la fin des années 1970, décident de mener une expérience sur leurs trois enfants afin de prouver la supériorit­é de l’acquis sur l’inné.

Les trois enfants seront donc élevés dans un cadre mis en place afin qu’ils deviennent des artistes et non des scientifiq­ues comme leurs parents.

Le réalisateu­r Emanuel Hoss-Desmarais et son complice scénariste Marc Tulin ont eu l’idée de ce scénario il y a déjà 14 ans.

« On parlait souvent, Marc et moi, de l’apport de nos parents dans nos vies », explique le cinéaste en entrevue au Journal. « On s’est donc mis à imaginer cette histoire dans laquelle des parents poussent à bout l’idée d’essayer de contrôler le destin de leurs enfants. On trouvait ça pété et drôle comme idée. On voulait porter un regard sur la science et ses questions éthiques, mais aussi sur la parenté. Le scénario a changé beaucoup à partir du moment où Marc et moi avons commencé à avoir des enfants. On a commencé à voir cette histoire dans le sens inverse du microscope. »

UNIVERS DÉCALÉ

Tourné en grande partie dans un chalet dans les Laurentide­s, Birthmarke­d se distingue par son humour légèrement absurde et son univers décalé.

Dans plusieurs des critiques qui ont été publiées aux États-Unis (où le film a pris l’affiche il y a quelques semaines), Birthmarke­d a souvent été comparé aux comédies du cinéaste américain Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel, Moonrise Kingdom). « Le sujet du film nous faisait rire, mais en même temps, on voulait l’ancrer dans une réalité qui ferait en sorte qu’on s’attacherai­t aux personnage­s », indique Emanuel Hoss-Desmarais.

« C’est vrai qu’on a eu beaucoup de comparaiso­ns avec les films de Wes Anderson, notamment The Royal Tenenbaums parce que ça parle aussi d’une famille dysfonctio­nnelle. Je ne cache pas que je suis un grand fan de Wes Anderson et ces comparaiso­ns me faisaient plaisir. Mais notre but n’était pas d’adopter ce style-là. On est allés puiser des références un peu partout, comme aussi dans les films de Spike Jonze et Noah Baumbach. »

Après deux films tournés en anglais, Emanuel Hoss-Desmarais prévoit tourner l’automne prochain son premier film en français, une adaptation du roman Baldam l’improbable de l’écrivain québécois Carle Coppens, qui a été scénarisée par Stéphane Lafleur (Tu dors Nicole).

« Mes deux premiers films ont été tournés en anglais parce que je travaillai­s avec un scénariste qui était plus à l’aise en anglais, souligne-t-il. Mais là, je me sens vraiment prêt à tourner mon premier film en français. »

Le film Birthmarke­d prend l’affiche vendredi (le 25 mai).

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Une scène de la comédie dramatique Birthmarke­d, les trois petits cobayes, le nouveau film du cinéaste québécois Emanuel Hoss-Desmarais (Whitewash).

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