Le Journal de Montreal - Weekend

BIANCA GERVAIS, PRINCESSE DE MÈRE EN FILLE

Actrice, animatrice, voix québécoise de Rose Byrne (et aussi, parfois, de Gal Gadot), Bianca Gervais rêve de tourner, un jour, avec son mari Sébastien Diaz. Voici toutes ses confidence­s de cinéma…

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Bianca, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?

C’est un souvenir très vague, je n’ai plus aucune idée du film. J’étais avec des amis de mes parents et leur fils, que j’ai toujours appelé « cousin Guillaume ». Je me souviens de l’expérience, par contre, qui m’a profondéme­nt marquée. Je me souviens du tissu rouge en velours du fauteuil, de l’odeur enrobante du beurre. Il y a quelque chose de mystique, de magique dans une salle de cinéma. […] J’ai commencé dans ce métier à l’âge de 8 ans et j’en ai aujourd’hui 32. Cette expérience a été un petit caillou de plus dans le baluchon du « je veux être devant une caméra et sur un écran ». Je me souviens d’avoir eu cette réflexion, car on voyait des enfants dans le film et je ne comprenais pas pourquoi je n’y étais pas. Je voulais juste sauter dans l’écran pour pouvoir être du « party » !

Votre premier film marquant ?

Il s’agit d’un film de série B qui s’appelle

La petite princesse ! Ma mère m’avait fait écouter ça, c’est un film féministe sans le savoir, dans le sens où le message est que toutes les femmes et toutes les petites filles ont le droit d’être princesses. C’est vraiment drôle, parce que c’est l’histoire d’une petite fille qui s’en va dans un orphelinat et dont le père meurt à la guerre. Elle utilise son imaginatio­n pour se transforme­r en princesse. Le message est donc qu’on peut être tout ce qu’on veut dans la vie ! Et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons appelé notre petite dernière Bowie, parce que, pour nous, David Bowie a été tout ce qu’il voulait dans la vie.

Y a-t-il un film que vous tenez absolument à montrer à vos enfants ?

J’ai beaucoup d’admiration pour les films Disney et j’aime beaucoup ce que la jeune fille Disney devient avec le temps. Lorsque je compare BlancheNei­ge à la Reine des neiges, je trouve ça fascinant. La Reine des neiges a un contrôle sur sa vie et n’attend pas le prince charmant. Lorsque j’ai regardé

La Reine des neiges avec ma fille, le baiser d’amour qui est censé la réveiller vient de sa soeur, de la fratrie, de la famille, d’un amour réel. Maintenant, les princesses de Disney se battent, elles ont du guts, elles sont fortes et je ne suis pas gênée de les montrer à ma fille.

Un acteur ou une actrice qui vous a particuliè­rement inspirée ?

J’avais 13 ou 14 ans, je jouais dans

Nouvelle-France et j’avais décidé de voir toute la cinématogr­aphie de Jean Beaudin. Je suis tombée sur Being at

home with Claude. J’étais trop jeune pour comprendre toute l’ampleur du personnage, d’où il vient, son passé de prostitué, j’avais juste vu un homme qui portait un monologue et qui passait par 12 000 émotions. Je me suis dit que je voulais ça, je voulais un monologue, sans comprendre l’enjeu réel du propos. Encore maintenant, la performanc­e de Roy Dupuis me fascine. Sinon, très jeune, j’ai écouté Le choix de Sophie avec Meryl Streep. Meryl Streep, c’est notre gourou du jeu, c’est notre grande déesse, celle qu’on devrait vénérer… et qui ne gagne jamais ses Oscars !

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 ??  ?? Being at home with Claude
Being at home with Claude
 ??  ?? La Reine des neiges
La Reine des neiges
 ??  ?? Le choix de Sophie
Le choix de Sophie
 ??  ?? La petite princesse
La petite princesse

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