Le Journal de Montreal - Weekend

SÉDUITE PAR ELVIS, L’HOMME DERRIÈRE LA STAR

Enregistre­r un album de chansons d’Elvis Presley n’a jamais fait partie des plans de Guylaine Tanguay. Jusqu’au jour où elle s’est retrouvée devant la pierre tombale du King, dans le jardin de Graceland.

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec

C’est à ce moment-là, à la dernière étape d’une visite du domaine du défunt roi du rock and roll, qu’elle a « ressenti quelque chose », raconte-t-elle.

« Je mentirais si je disais que j’ai tripé en regardant son réfrigérat­eur ou sa table de salon. Mais quand j’ai mis les deux pieds dans son jardin, j’ai eu l’impression qu’Elvis était là et qu’il regardait en se disant “c’est le fun que les gens ne m’oublient pas”. J’ai dit à Carl [Bazinet, son conjoint et gérant, grand fan d’Elvis] que je venais de triper. »

« Ça m’a donné le goût de réécouter sa musique. On s’est mis sur le poste d’Elvis en retournant à Nashville. Il y avait des affaires qu’on n’a pas souvent entendues. À un moment donné, il chante en studio et ils se mettent à rire comme des malades. Tu les entends parler. Ça m’a fait découvrir un autre Elvis. Je me suis rendu compte qu’il y avait un homme derrière la star et qu’il était drôle. »

Cette visite de Graceland remonte à plusieurs années. À l’époque, Guylaine Tanguay n’était pas un nom connu et elle a décidé de mettre l’idée d’un album sur la glace. Maintenant qu’elle est une vedette, elle croit qu’elle peut se le permettre.

« Les gens me connaissen­t, ils savent que je suis une chanteuse country et que je ne veux pas imiter Elvis. Ils vont embarquer dans mon histoire. »

LE ELVIS QUI EN MET PLEIN LA GUEULE

Guylaine Tanguay a toujours été une admiratric­e du King. « Chaque année, parfois deux fois par été, il fallait que j’aille voir Elvis Story à Québec parce que je tripais trop sur ses tounes. J’aimais le chien dans la voix d’Elvis. Le Elvis des films romantique­s, ça me parlait moins. Mon Elvis, c’est le gars qui en mettait plein la gueule au monde. »

C’est le Elvis qu’elle a voulu faire ressortir sur l’album 3764 Elvis Presley Boulevard (l’adresse de Graceland). « Je voulais le faire avec du caractère. Très assumé.

Jailhouse Rock, par exemple, c’est “full” rauque et moi, j’en ai du rauque dans ma voix. Je ne l’utilise pas souvent parce qu’il y’en a moins dans le country. Mais pour Elvis, j’ai sorti tout le caractère qu’il y a dans ma voix. Pis c’est vraiment le fun. » Elle a même enregistré sa version de That’s Allright

Mama au Sun Studio de Memphis, au même endroit, au millimètre près, où Elvis avait enregistré la chanson, le 5 juillet 1954.

« Il y a un X par terre qui indique l’endroit et j’ai pris son micro. »

FAN DES ANNÉES 50

L’amour de Guylaine Tanguay pour Elvis va de pair avec son intérêt pour tout ce qui est rétro. Elle aurait adoré vivre durant les années 1950, assister aux premiers pas du rock and roll. Pour elle, cette époque en est une de sincérité.

« Ce n’était pas préfabriqu­é, trop pensé, trop stratégiqu­e. J’ai l’impression qu’à cette époque, c’était du vrai. Quand tu écoutes les affaires d’Elvis qui ne se sont pas retrouvées sur des albums, c’était ça. Ça riait, ils avaient du fun. Ils ne se compliquai­ent pas la vie. Je veux répéter ça dans ma musique. Je veux une stratégie, parce qu’aujourd’hui c’est obligatoir­e. Mais tout prévoir, je n’y crois pas. Il faut garder une certaine magie dans la musique. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada