Le Journal de Montreal - Weekend
JE T’AIME, MOI NON PLUS
Les fantômes d’Ismaël ∂∂∂∂∂ Un film de Arnaud Desplechin Avec Mathieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg ISABELLE HONTEBEYRIE Agence QMI
Mathieu Amalric, Charlotte Gainsbourg et Marion Cotillard se donnent la réplique dans ce drame éblouissant, mais dense, d’Arnaud Desplechin.
Ismaël (Mathieu Amalric, acteur fétiche du cinéaste) est veuf lorsqu’il rencontre Sylvia (Charlotte Gainsbourg). Elle est une astrophysicienne sage, lui, un réalisateur torturé. Car son veuvage est trouble, sa femme, Carlotta (Marion Cotillard) ayant disparu il y a 20 ans.
Elle réapparaît aussi subitement dans la vie d’Ismaël qu’elle en est sortie, causant un choc aussi profond, tant chez son ex que chez Sylvia. Évanescente, fantomatique (à juste titre), Carlotta est à la fois naïve et menaçante, le jeu de Marion Cotillard servant à merveille ce personnage trouble et dangereux. Mathieu Amalric est impressionnant en créateur torturé, tout comme Charlotte Gainsbourg livre ici l’une de ses meilleures prestations en femme à la fois raisonnable et à fleur de peau.
DENSE
Aller-retour entre passé et présent, tout cela tisse une trame parfois presque théâtrale, notamment dans la manière dont les trois acteurs principaux livrent parfois leurs textes.
Les fantômes d’Ismaël est dense, on a parfois l’impression que le cinéaste prend un malin plaisir à égarer le spectateur, à le confondre, à l’emmener à gauche pour ensuite le ramener à droite. On ne lui en veut pas trop, surtout dans les scènes réunissant Mathieu Amalric, Charlotte Gainsbourg et Marion Cotillard.