Le Journal de Montreal - Weekend
AMOUR ET HUMOUR DANS LE JARDIN
Julie Myre Bisaillon, professeure à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, deux fois maman et conjointe d’un producteur maraîcher des Cantons-de-l’Est, raconte avec bonheur la vie quotidienne en milieu rural dans un premier roman réjouissan
Avec une plume inspirée par les habitudes de son chum, inconditionnel des reviews sur internet, de Kijiji et des réguines en tout genre, Julie raconte la vie quotidienne sur sa terre. Son point de vue – celui d’une fille qui a tout lâché pour aller vivre à la campagne – donne lieu à quantité de passages savoureux.
La vie à deux – ou plutôt à cinq avec les deux filles et le beau-père – est racontée en pièces détachées, à la manière des outils et des matériaux que son chum va chercher un peu partout pour mener à bien ses projets (un chantier perpétuel).
L’auteure a une voix unique et une manière irrésistible de raconter les petits travers du quotidien. « J’ai du
feedback de toutes sortes de monde : des jeunes couples, des gens plus âgés. Une dame m’a dit que ça la réconciliait avec son réguineux », dit-elle en entrevue.
L’histoire est-elle autobiographique ? « Ça dépend si on me le demande à moi... ou à mon chum ! Il dit toujours que j’ai fait des amalgames, que j’ai grossi un peu les choses. Effectivement, il y a plein de petits bouts d’histoires que j’ai mis ensemble pour que ça donne un roman. Je pense qu’il faut aussi grossir un peu la réalité, mais il y a quand même pas mal de choses qui sont vraies. »
Elle voulait parler de la ruralité, qui est très créative. La réguine peut s’appliquer tant à la ville qu’à la campagne... et permet d’analyser les différences entre les univers des gars et ceux des filles. « La réguine se transpose de la machinerie à toutes sortes de choses, par la suite. Nous autres, on ne sera jamais mal pris, je pense ! »
LA QUIÉTUDE DE LA CAMPAGNE
Julie, une fille de Maniwaki, a emménagé à Sherbrooke, puis a déménagé chez son chum à la campagne, adoptant du coup les fameuses « bottes à tuyaux » et les visites à la quincaillerie.
« Je n’échangerais plus cette quiétude-là. La ruralité a une couleur qui est vraiment particulière. J’écris beaucoup par observation. Je trouve que l’humain est une source incroyable d’inspiration. Je reconnais mon chum et les gars se reconnaissent aussi. »
L’auteure parle également du couple et de ses défis, de l’humour qui aide à traverser toutes sortes de situations, et a donné une voix aux personnages de la ruralité. Les anecdotes qu’elle raconte sont « pas mal toutes vraies ».