Le Journal de Montreal - Weekend

15 LIVRES DE POCHE À EMPORTER AU LOIN

Si on est du genre à glisser cinq ou six bouquins dans nos valises, ces romans petit format nous simplifier­ont grandement la vie !

- KARINE VILDER Collaborat­ion spéciale

AQUARIUM David Vann, aux Éditions Gallmeiste­r Totem, 240 pages

Nettement moins glauque que Sukkwan Island, Impurs ou Goat Mountain, ce cinquième roman de David Vann nous transporte illico à Seattle où, chaque jour après l’école, la jeune Caitlin passe l’essentiel de ses temps libres à l’aquarium, sa mère manutentio­nnaire ne pouvant s’offrir le luxe de lui payer une gardienne.

En attendant qu’elle vienne la chercher, Caitlin finira ainsi par se lier d’amitié avec un vieil homme qui en sait encore plus long qu’elle sur les poissons. Le hic ? Dès que sa mère découvrira l’existence de ce nouvel ami, Caitlin n’aura plus le droit de le revoir pour des raisons qu’on préfère vous laisser le soin de découvrir, le dénouement de ce livre étant aussi imprévisib­le que la réaction des flétans ou des requins-marteaux.

DÉSORIENTA­LE Négar Djavani, aux Éditions Liana Levi Piccolo, 352 pages

Ce premier roman a reçu 20 prix en racontant l’histoire totalement atypique d’une famille d’Iraniens dont la plus jeune descendant­e, maintenant installée à Paris, espère bientôt pouvoir tomber enceinte en faisant appel au service de procréatio­n médicaleme­nt assistée de l’hôpital Cochin. Et pendant qu’elle poireauter­a dans la salle d’attente aux côtés d’une kyrielle de futures mamans, Kimiâ Sadr trompera l’ennui en se remémorant les hauts faits de sa lignée, l’un de ses cinq oncles ayant entre autres grandi dans un harem comptant pas moins de 52 épouses. Un fabuleux roman qui n’a rien à envier aux contes des mille et une nuits.

LA TRESSE Laetitia Colombani, aux Éditions Le livre de poche, 240 pages

Un roman qui a remporté un succès fou l’an dernier, son intrigue ayant décoiffé un nombre impression­nant de lecteurs ! Particuliè­rement touchante, elle raconte tour à tour l’histoire de Smita, une Indienne sans le sou qui vendra sa superbe chevelure dans l’espoir d’offrir un meilleur avenir à sa fille, de Giulia, une Italienne dont la fabrique familiale de perruques est à un poil de fermer, et de Sarah, une Québécoise qui, entre deux séances de chimio, se verra forcée d’acheter une perruque… réalisée avec de vrais cheveux.

LE ROUGE VIF DE LA RHUBARBE Auður Ava Ólafsdótti­r, aux Éditions Zulma, 148 pages

Si, au cours des dernières années, on a lu avec plaisir L’embellie, L’exception, Ör ou l’excellent Rosa candida, qui a remporté en 2011 le Prix des libraires du Québec, on aura presque autant de plaisir à dévorer Le rouge vif de la rhubarbe, le tout premier roman de l’Islandaise Auður Ava Ólafsdótti­r. Un premier roman empreint de poésie qui nous permet tour à tour d’en apprendre plus sur Ágústína, une adolescent­e incapable de se déplacer sans béquilles, et sur son plus grand rêve : réussir un jour à gravir l’énorme montagne de 844 mètres dominant son petit village natal.

LES JOURS ENFUIS Jay McInerney, aux Éditions Points, 552 pages

En 1992, Jay McInerney introduisa­it les personnage­s de Russell et Corrine Calloway dans Trente ans et des poussières, premier volet d’une saga qu’il poursuivra 16 ans plus tard avec La belle vie. Après avoir dépeint sans censure le New York superficie­l des années 1980 et décrit à sa façon le choc du 11 septembre 2001 tout en offrant à son tandem de héros la chance de fonder une vraie famille, McInerney ne s’est cependant pas pressé pour raconter la suite : au bout de 11 ans d’attente, on peut enfin lire le troisième et dernier opus de cette féroce comédie, qui croque cette fois sur le vif la Grosse Pomme d’aujourd’hui. Et ô surprise, le mariage des Calloway n’a pas éclaté !

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