Le Journal de Montreal - Weekend
LA GUERRE D’IRAK RACONTÉE AUTREMENT
Un roman coup-de-poing qu’on recommande sans réserve, même s’il n’a rien à voir avec l’idée qu’on se fait habituellement des lectures d’été.
En ouvrant ce livre, on se retrouve instantanément sous le chaud soleil de… Bagdad. Une ville qui a tout récemment été envahie par les forces américaines dans le cadre de l’opération Liberté
irakienne et qu’il vaut mieux éviter si on tient un tant soit peu à la vie. Mais pour le soldat de première classe Cassandra Wighead, qui vient de passer plusieurs mois dans un camp militaire surpeuplé du Koweït à enchaîner de pénibles simulations d’attaques chimiques et à subir des brimades machistes encore plus toxiques, c’est l’occasion d’être enfin au coeur de l’action et de montrer à tous ce qu’elle a dans le ventre. À 19 ans, après avoir quitté sans regret le bled du Kansas où elle s’ennuyait à mourir, elle est en effet avide d’en découdre avec l’ennemi. Le hic ? Elle sera rapidement blessée et capturée.
DU DJIHAD AU TERRORISME
Pendant que Cassandra tombera entre les mains des djihadistes, on suivra également en parallèle les étranges parcours de Sleed « le Tendre », un jeune paumé qui s’est engagé dans l’armée en pensant qu’elle l’aiderait à améliorer son sort alors que ce sera très vite tout le contraire, et d’Abou al-Houl, un moudjahidine qui, dans les années 1980, a combattu les Soviétiques en Afghanistan et qui, jusqu’au début des années 2000, a dirigé un camp d’entraînement formant quantité de nouvelles recrues. Car dès que les deux tours du World Trade Center s’écrouleront, il ne tardera pas à être détrôné par un disciple de la branche radicale prônant ouvertement le terrorisme.
Un roman qui nous a profondément marqués en nous donnant réellement l’impression d’assister de près à la guerre d’Irak et à toutes ses absurdités.