Le Journal de Montreal - Weekend

Les albums à écouter

C’est un classique : bien qu’Osheaga soit maintenant un incontourn­able des étés québécois, voire nord-américains, bon nombre de personnes se demandent qui est donc ce « gros nom » ou encore ce groupe qu’on retrouve en lettres minuscules au bas de l’affich

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ALVVAYS

Antisocial­ite (2017)∂∂∂∂ Ce n’est pas pour rien que les deux disques de ce combo canadien se sont retrouvés en lice pour le Polaris, un prix où critiques et gens de l’industrie pancanadie­nne déterminen­t la meilleure parution nationale sans prendre en compte les ventes et autres aspects commerciau­x. Avec ce second LP, la chanteuseg­uitariste Molly Rankin et ses compères affinaient leur pop rock alternativ­e délicieuse­ment mélancoliq­ue et vaguement eighties. À découvrir (si ce n’est pas déjà fait). Samedi 4 août, 16 h 5. YEAH YEAH YEAHS Mosquito (2013) ∂∂∂∑ Porte-étendard du fameux indie rock des années 2000, la formation newyorkais­e se pointe à Osheaga un an après avoir mis un terme à une pause qu’elle s’imposait depuis 2014. D’où ce retour sur son quatrième et plus récent album, où le trio se prêtait déjà à l’exercice du « retour aux sources » (c’est à dire ici : un foutoir champ gauche joyeusemen­t imprévisib­le), sans toutefois faire comme Narcisse ou servir du réchauffé. Sans être très excitant et même malgré sa pochette cauchemard­esque, Mosquito est un LP convaincan­t. Vendredi 3 août, 19 h 30. MILK & BONE Deception Bay (2018) ∂∂∂∂ Malgré le buzz entourant le projet pop électro local, les musicienne­s ne font pas dans la facilité avec leur plus récent album. Deception

Bay s’ouvre, par exemple, sur Set In

Stone, une piècefleuv­e de plus de cinq minutes. Mieux encore, ce morceau de bravoure est justifié en donnant le ton à un LP qui tient davantage de la combustion lente que du feu de paille. Si Milk & Bone peut rebuter certaines « vieilles âmes » par ses textes bien ancrés dans son époque, ce LP demeure tout de même un petit bijou qui vient, par la bande, confirmer que le succès du duo n’est pas un coup de chance. Vendredi 3 août, 14 h 30.

PAUPIÈRE Jeunes instants (2016) ∂∂∂ En 2017, la sensation locale dévoilait un premier album, À jamais privé de

réponses, fort satisfaisa­nt. Pour cette chronique spéciale, toutefois, revenons sur le cas de son tout premier maxi alors que Paupière emballait le web par son pedigree (Pierre-Luc Bégin, de We Are Wolves, y collabore), un bouche-à-oreille qui n’en démordait pas et — évidemment — une poignée de pièces qui s’avérait déjà à la hauteur. À l’époque, on pouvait presque parler d’« exploit », tant le trio arrivait à tirer son épingle du jeu au sein d’un genre hyper saturé ces jours-ci : l’électro pop vaguement rétro. Samedi 4 août, 13 h. ST. VINCENT Masseducti­on (2017) ∂∂∂∂ Annie Clark poursuit son parcours sans faille avec Masseducti­on, le cinquième disque de son projet St. Vincent. Moins crue et rock que sur son album homonyme précédent (2014), la chanteuse et multi-instrument­iste met davantage de l’avant ses inclinaiso­ns pop et électro (les fans de Tegan & Sara et, surtout, de tUnEyArDs). Côté textes, St. Vincent est toujours aussi incisive et aborde autant la fétichisat­ion de la musicienne (Los Ageless) que les moult dépendance­s aux cachets (Pills) en passant par les déboires d’un couple autodestru­cteur. Bref, c’est de la grosse déprime... qui se danse. Vendredi 3 août, 17 h 40. PONCTUATIO­N Mon herbier du monde entier (2018) ∂∂∂∂ Bonne nouvelle pour les amateurs du duo québécois : les frères Chiasson devraient épuiser les dernières comparaiso­ns aux Black Keys avec ce troisième album infiniment plus éclaté, voire supérieur, aux récentes offres de leurs contempora­ins américains. De son introducti­on « à la Vangelis » jusqu’à sa conclusion flirtant même avec le country, Ponctuatio­n propose un rock foisonnant tirant sur tout ce qui bouge sans toutefois faire dans le n’importe quoi. Bref, c’est du solide ! Samedi 4 août, 14 h 5.

TYLER, THE CREATOR – Flower Boy (2017) ∂∂∂∑ L’année dernière, l’enfant terrible Tyler, The Creator frappait fort avec un quatrième album solo qui allait le mener jusqu’à une citation dans la catégorie « meilleur album rap » du gala des Grammy… et avec raison. Fort de ses moult collaborat­ions — son pote Frank Ocean, Estelle, etc. —, Flower Boy démontre également toute la maturité et la sensibilit­é que le rappeur peut avoir lorsqu’il aborde des thématique­s plus personnell­es sur fond de rythmiques pas piquées des vers. Vivement la suite, bref ! En attendant, il y a sa prestation à Osheaga. Samedi 4 août, 21 h 20. THE BROOKS Pain & Bliss (2016) ∂∂∂∑ Beau « risque » tout de même pour l’équipe d’Osheaga qu’est l’inclusion de la troupe funk local — et secret de moins en moins bien gardé — au sein de sa programmat­ion. « Risque » dans le sens que — évidemment — la direction musicale du projet détonne par rapport à ce que la gent à couronnes de fleurs va entendre au fil du week-end. Bref, Pain &

Bliss est un album chaleureux et ragoûtant qui mène au vice ainsi qu’aux hochements de têtes et de hanches. Dimanche 5 août, 16 h 55 DUA LIPA Dua Lipa (2017) ∂∂∂ Sensation pop abonnée aux ondes FM (et parfois confondue avec P!nk, si ça peut vous aiguiller), Dua Lipa étonnait avec cette carte de visite… justement parce qu’il n’avait pas des airs de premier album. Bien que la pop de Lipa et son équipe soit fromagée à souhait, elle est livrée avec une telle assurance et un tel aplomb qu’on se surprend à se prêter au jeu de l’interprète. Aussi à souligner : les textes — abordant souvent l’émancipati­on de Lipa — sont rafraîchis­sants au sein de son genre musical de prédilecti­on. Dimanche 5 août, 17 h 40. LOUD New Phone (2017) ∂∂∂∂ Comme son fameux LP Une année record a fait couler énormément d’encre (avec raison !), revenons sur la bougie d’allumage : ce premier maxi où, justement, on retrouvait le

hit annonciate­ur 56 K. Déjà à l’époque, le rappeur épatait la galerie par son

flow, mais aussi ses strophes d’une rare qualité ; le nombre de chansons de l’artiste annotées sur Genius.com par des fans le démontre bien d’ailleurs. Également à noter : Loud est incroyable­ment solide sur scène. À ne pas manquer. Samedi 4 août, 18 h 30. LA BRONZE La chute de Sparte (2018) ∂∂∂ Plus tôt cet été, l’artiste multidisci­plinaire et chanteuse pop proposait un maxi de quatre pièces inspiré de son travail sur la trame sonore de l’adaptation cinématogr­aphique du roman du rappeur Biz. Bien que court (même pour un EP) et un brin biscornu,

La chute de Sparte est un encas électro mélancoliq­ue agréable qui se prend bien en attendant une suite à l’album

Les corps infinis (2017). Dimanche 5 août, 12 h 30. POST MALONE Beerbongs & Bentleys (2018) ∂∂∂ Sensation pour certains, source de memes internet pour d’autres, Post Malone frappe fort avec ce second album qui, quatre jours après sa parution, était déjà certifié platine. Mais estce bon ? Pas vraiment. En gros, le rappeur tombe dans tous les pièges de la deuxième oeuvre (aborder sa relation avec le succès,

patati, patata) sans s’amuser ou surprendre avec ces clichés. Musicaleme­nt, c’est malheureus­ement à la hauteur des rimes. Qu’est-ce que ça donnera sur scène dans un contexte de festival, par contre ? Ça reste donc à voir ! Dimanche 5 août, 19 h 20.

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