Le Journal de Montreal - Weekend

Quand Winnie l’ourson prend vie

À 92 ans, Winnie l’ourson ne s’est jamais aussi bien porté puisqu’il reprend du service dans L’histoire de Jean-Christophe. Ce personnage adoré par des génération­s d’enfants et d’adultes est doublé, aux États-Unis, par Jim Cummings. Et au Québec, c’est Pi

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

L’histoire de Jean-Christophe dévie considérab­lement des dessins animés mettant en vedette Winnie l’ourson et ses amis. En effet, le scénario se concentre sur Jean-Christophe (joué, adulte, par Ewan McGregor).

Devenu grand, il a été nommé directeur de l’efficacité dans une compagnie de fabricatio­n de bagages et ne vit que pour son travail, délaissant sa femme (Hayley Atwell) et sa fille (Bronte Carmichael).

Or, la situation économique n’étant guère glorieuse – nous sommes dans l’Angleterre de l’après-guerre –, c’est à lui qu’il revient d’effectuer des coupes dans le budget et de décider qui sera mis dehors. Stressé, il se met à revoir Winnie l’ourson et tous ses amis de la Forêt des rêves bleus.

UNE VOIX ICONIQUE

Jim Cummings double Winnie l’ourson pour la première fois en 1997 et n’a jamais cessé depuis. « Ça nous renvoie directemen­t à notre enfance, sans effet de mode », dit-il en entrevue à l’Agence QMI.

Le long métrage n’est pas aussi primesauti­er qu’on pourrait s’y attendre. En effet, le sujet traité – le temps consacré à la famille, les sacrifices que les adultes doivent consentir, etc. – est moins léger que les 15 précédents longs métrages des studios Disney autour des personnage­s de la Forêt des rêves bleus. « Nous avons travaillé en étroite collaborat­ion, explique Jim Cummings de son travail avec le réalisateu­r Marc Forster. Il voulait traiter le sujet avec respect. C’est un film nostalgiqu­e, qui emmène le spectateur dans le monde de Jean-Christophe. »

Comme L’histoire de Jean-Christophe est un mélange de prises de vues réelles et d’animation, Jim Cummings a enregistré une première fois ses dialogues. Après le tournage et l’exécution des animations par ordinateur, il lui a fallu les refaire puisque ses répliques avaient été considérab­lement modifiées.

« On ne peut pas animer le timing comique. Quand on entend une réplique, on peut y répondre. »

DU CÔTÉ DU QUÉBEC

Pierre Verville est, en plus de sa carrière d’acteur et d’animateur, un habitué du doublage et des histoires tirées de Winnie l’ourson.

« J’ai commencé pour mes enfants, pour que nous puissions aller au cinéma et que je puisse leur dire que c’était ma voix. Je voulais faire plaisir à ma fille et à mon garçon », se remémore-t-il en entrevue. Le seul problème ? Sa fille, Marianne, n’a pas réagi comme il l’avait escompté !

« Je me souviens très bien d’avoir emmené ma fille voir un film Disney et de lui avoir dit que je faisais l’éléphant. Et elle m’a répondu : “Oui. Pis ?” Comme je lui racontais des histoires en changeant ma voix avant qu’elle aille se coucher, elle avait l’habitude. Finalement, je me suis fait prendre au jeu puisque j’ai effectué des doublages à quelques occasions ensuite. » Pierre Verville a doublé quelques-unes des aventures animées de Winnie l’ourson et il a trouvé le temps, malgré un emploi du temps chargé, de se glisser dans la peau de l’ourson philosophe pour L’histoire de Jean-Christophe. « C’est une activité un peu solitaire. Occasionne­llement, je trouve ça le fun… mais je ne le fais plus pour mes enfants. », explique celui qui a ainsi passé quelques heures, seul, dans un studio de doublage devant un écran sur lequel défilent les images et les dialogues à dire.

« Les personnage­s que l’on double ont des caractères. Il faut donc les respecter. Et on est bien secondé par la directrice de plateau. On réécoute aussi des extraits qu’on a faits. C’est très différent de la scène ou devant un public. » Mais il souligne la différence avec

ICI Laflaque dans laquelle il double plusieurs des personnage­s. « Là, il a fallu que je double quelque chose qui était déjà fait alors que quand je double

Laflaque, ils font le dessin après. »

L’une des difficulté­s particuliè­res dans le fait de doubler Winnie l’ourson ? « Il n’a pas d’expression­s faciales. Il faut que je fasse tout passer par la voix. Mais il ne faut pas trop exagérer non plus puisque le visage ne suit pas. C’est un dosage. »

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 ??  ?? Le sujet traité, soit la famille et le temps qu’on y consacre, est moins léger qu’on ne pourrait s’y attendre.
Le sujet traité, soit la famille et le temps qu’on y consacre, est moins léger qu’on ne pourrait s’y attendre.
 ??  ?? Adulte, Jean-Christophe retrouve auprès de Winnie et ses amis conseil et réconfort.
Adulte, Jean-Christophe retrouve auprès de Winnie et ses amis conseil et réconfort.
 ??  ?? Winnie, Porcinet, Bourriquet et Tigrou.
Winnie, Porcinet, Bourriquet et Tigrou.
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Pierre Verville

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