Le Journal de Montreal - Weekend
ROMAIN DURIS À TRAVERS LA BRUME
Romain Duris n’avait pas nécessairement envie de faire un film-catastrophe. « En général, ils ne sont pas toujours réussis », dit-il. Mais Dans la brume était un projet différent. Singulier. Non seulement l’action se déroulait à Paris, mais il allait être
Romain Duris ne connaissait au départ le cinéaste Daniel Roby que de nom. Mais le sachant engagé pour réaliser le film Dans la brume, il s’est empressé de jeter un oeil à sa filmographie qui comprend, notamment, Louis Cyr et Funkytown.
« J’ai tout de suite remarqué que ses films avaient une belle lumière et une belle dynamique. J’aimais beaucoup l’idée de montrer le charme de Paris et ses toits à travers une brume meurtrière et je me suis dit que c’était une très bonne idée d’aller chercher Daniel Roby pour mettre ça en images », explique l’acteur.
L’ÉMOTION AVANT TOUT
À l’écran, Romain Duris et sa covedette Olga Kurylenko deviennent Mathieu et Anna, un couple français qui se retrouve bien malgré lui au coeur d’une catastrophe naturelle : lors d’un tremblement de terre secouant Paris, une mystérieuse brume toxique – et meurtrière – s’élève et décime les deux tiers de la population de l’Hexagone. Ils tenteront donc par tous les moyens de fuir, où à tout le moins survivre aux événements.
Mais l’état de santé précaire de leur fille, confinée dans une « bulle » à l’intérieur de laquelle son environnement est contrôlé en raison d’une grave maladie génétique, complique grandement les choses.
C’est en partie ce dernier élément, cette trame familiale complexe, qui a attiré Romain Duris dans ce projet, étant lui-même papa de deux garçons.
« L’idée de jouer un père qui doit devenir le héros et qui fait tout pour être proche de sa fille, c’est un sentiment qui me vient naturellement. Et j’aimais le côté humain qui demeure à l’avant-plan, sans se perdre, même s’il s’agit à la base d’un film-catastrophe », confie-t-il.
UN TOURNAGE LABORIEUX
Le tournage n’aura toutefois pas été une tâche aisée pour l’acteur français. Par souci de réalisme, le film a été tourné en studio, à l’intérieur, avec de la brume bien réelle, plutôt que d’avoir recours à des effets visuels ajoutés en postproduction.
« On voyait et entendait moins bien pendant le tournage des scènes. Et habituellement, j’aime rester sur le plateau entre les scènes pour demeurer concentré et réfléchir. Mais on devait sortir le temps de remplir les machines qui fournissaient la brume. Disons que l’expérience a été plus laborieuse », déclare-t-il.
Il semble toutefois que les efforts aient porté des fruits. Dans la brume remportait le week-end dernier le prix Cheval noir du meilleur film du festival Fantasia, où il a été présenté en ouverture il y a quelques semaines.
UNE VERSION POUR LE CANADA
Paru en France en avril dernier, Dans
la brume prendra enfin l’affiche au Québec dans quelques jours. Mais c’est dans une version remaniée par Daniel Roby que les cinéphiles pourront le découvrir.
Une divergence d’opinions avec les producteurs français a mené à ce compromis : l’Hexagone aurait droit à la version qu’ils jugeaient « plus adéquate pour leur marché », tandis que Daniel Roby pourrait refaire le montage pour la sortie du film de ce côté-ci de l’Atlantique.
« Les changements ne sont pas majeurs ; cette version est une ou deux minutes plus longue. Mais la fin n’est pas exactement la même, et les prises différentes que j’ai préférées changent le ton de certaines scènes », expliquait le réalisateur en entretien au Journal le mois dernier. Dans la brume prendra l’affiche vendredi.