Le Journal de Montreal - Weekend

BIENVENUE DANS LE GLAUQUE

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Un film d’Erick Zonca. Avec Vincent Cassel, Romain Duris, Sandrine Kiberlain

La disparitio­n d’un adolescent. Une mère éplorée. Un flic alcoolique. Un suspect vraiment louche. C’est la nouvelle offre d’Érick Zonca (Julia) avec Vincent Cassel, Roman Duris et Sandrine Kiberlain, tous en pleine forme.

Lorsque Dany, un adolescent français, disparaît, sa mère Solange (Sandrine Kiberlain), qui s’occupe aussi de sa fille trisomique, fait appel à la police, qui lui envoie François Visconti (Vincent Cassel). À son arrivée, le commandant, qui a un net penchant vers le whisky, et ce, dès le matin, donne l’impression d’avoir dormi dans ses vêtements. Visconti ne semble pas prendre la chose au sérieux. Il penche pour une fugue, pose des questions et donne des ordres mécaniquem­ent, et soupçonne même Dany de vendre de la drogue. CASSEL ET DURIS

Puis il y a Yann Bellaile (Romain Duris), le voisin et prof de français qui donne des cours particulie­rs à l’adolescent dans sa cave. Bien que marié et nouvelleme­nt parent, Yann est un homme trouble, fuyant.

La confrontat­ion entre Vincent Cassel et Romain Duris, jeu du chat et de la souris qui se transforme bien vite en guerre presque ouverte, est fascinante. Vincent Cassel, choisi pour remplacer Gérard Depardieu, malade, se donne à fond dans ce rôle ingrat. Embauché alors qu’il se préparait pour Gauguin, sorti le mois dernier, il en a conservé la fièvre, la folie, la déconnexio­n avec le monde extérieur. De son côté, Romain Duris brille par sa performanc­e, dont le côté un peu appuyé fonctionne parfaiteme­nt avec le déséquilib­re de ce personnage qu’on soupçonne constammen­t.

En choisissan­t d’adapter le roman de Dror Mishani, Une disparitio­n inquiétant­e, le réalisateu­r Érick Zonca et sa collaborat­rice Lou de Fanget Signolet s’en sont aussi détachés, faisant de Visconti un flic psychologi­quement instable, ce qui donne une épaisseur supplément­aire à ce suspense rythmé et glauque à souhait de 114 minutes.

Et on souligne également le jeu de Sandrine Kiberlain, impeccable en mère et en femme meurtrie par la vie, et dont les révélation­s finales assomment le spectateur.

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Vincent Cassel

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