Le Journal de Montreal - Weekend

LOIN DES CLICHÉS AMÉRICAINS

En acceptant de sortir du moule des superprodu­ctions américaine­s, le cinéaste québécois Daniel Roby a réussi à faire de son Dans la brume un film-catastroph­e à la fois profondéme­nt humain et supérieur en plusieurs points à l’offre habituelle.

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe @quebecorme­dia.com

Onde de choc à Paris. À la suite d’un violent tremblemen­t de terre, la ville entière est submergée par une mystérieus­e brume toxique – et particuliè­rement meurtrière – qui décime les deux tiers de sa population.

Pris au coeur de cette catastroph­e, un couple tente par tous les moyens de fuir, ou à tout le moins de survivre aux événements. Mais l’état de santé précaire de leur fille, confinée à l’intérieur d’une bulle protectric­e en raison d’une grave maladie génétique, complique grandement les choses.

C’est justement cette portion du synopsis qui permet à Dans la brume de se démarquer du lot. Plutôt que de miser entièremen­t sur l’aspect visuel, le cinéaste Daniel Roby garde constammen­t au premier plan ses enjeux humains. Un choix aussi judicieux que rafraîchis­sant.

Car, avouons-le, les filmscatas­trophes sont nombreux à se succéder sur nos écrans. Et certains d’entre eux ont beau être franchemen­t divertissa­nts, rares sont ceux qui réussissen­t à nous toucher sur le plan humain.

SOLIDES INTERPRÉTA­TIONS

En ce sens, Daniel Roby doit une fière chandelle à ses interprète­s principaux, Romain Duris et Olga Kurylenko. Le duo d’acteurs, aussi crédible dans les scènes d’action que dans celles plus dramatique­s, réussit à élever Dans la brume bien au-delà des standards du genre.

Les fans d’action peuvent tout de même se rassurer : plusieurs scènes leur en mettront plein la vue. Daniel Roby a réussi à capter des images souvent carrément saisissant­es, dans lesquelles il teinte la beauté légendaire de Paris d’un filtre glauque et sinistre.

Petit bémol, toutefois, le dénouement, dont on ne dévoilera aucun détail dans ces lignes, nous a particuliè­rement déçus. On aurait également souhaité que certaines coïncidenc­es fortuites soient évitées afin d’insuffler ne serait-ce qu’un peu plus de réalisme à ce récit finalement pas si improbable que ça.

Reste tout de même qu’on est sorti du visionneme­nt ébranlé et même ému, un exploit qu’aucun autre film-catastroph­e ne peut se vanter d’avoir accompli dans le passé.

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Romain Duris, Olga Kurylenko et Fantine Harduin PHOTO COURTOISIE SPLENDID FILM

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