Le Journal de Montreal - Weekend

UN FILM À DEUX LECTURES

Papillon ∂∂∂∂∂

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Un film de Michael Noer

Avec Charlie Hunnam, Rami Malek, Eve Hewson

ISABELLE HONTEBEYRI­E

Agence QMI

En 1933, à Paris, Henri Charrière (Charlie Hunnam), surnommé Papillon, est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et est condamné au bagne à vie.

Sur l’île du Diable, en Guyane française, les bagnards cassent des cailloux et construise­nt des routes à la dynamite sous le fouet des surveillan­ts, colonisant ainsi cette île à la végétation sauvage et au rude climat tropical.

Afin de s’assurer de la docilité des prisonnier­s, l’administra­tion carcérale a mis en place un système de punition d’une sévérité implacable. À la première tentative d’évasion, c’est cinq ans d’isolement sans un mot. À la deuxième, c’est la guillotine, placée bien en vue.

ALLER PLUS LOIN

Papillon, production américaine par excellence de 133 minutes, est un film qui offre deux niveaux de lecture en fonction de l’intérêt ou de la subjectivi­té du spectateur.

La première lecture en est une d’un film d’aventures. Le suspense est là, l’action aussi (même si on est loin d’une action pure à la Cible 22). C’est un film d’évasion, de survie. C’est aussi une histoire de profonde amitié – Charlie Hunnam parle « d’amour » – entre deux hommes que tout sépare dans le monde réel. C’est également une chronique, parce que tirée des mémoires d’Henri Charrière, sur l’horreur et la violence d’un système carcéral aujourd’hui disparu.

La seconde lecture, elle, est plus gratifiant­e. L’étude, faite par le scénario d’Aaron Guzikowski (Prisonnier­s de Denis Villeneuve) et mise en images par Michael Noer, d’un système carcéral qui utilise une main d’oeuvre gratuite pour effectuer les pires travaux, offre un parallèle – voulu par le cinéaste et Charlie Hunnam – du système carcéral privé américain actuel. On y trouve également une réflexion sur le sacrifice, inhérent pour certains à la notion d’amour, menant à l’héroïsme. Le besoin humain fondamenta­l de liberté est aussi examiné de près.

Dans les deux cas, la performanc­e de Rami Malek fait trop penser à celle de Dustin Hoffman dans le long métrage du même nom sorti en 1973, comme si l’acteur n’avait pas réussi à se détacher du modèle pour aller plus loin. La prestation de Charlie Hunnam, elle, mérite un détour. L’acteur continue sur la lancée de l’excellent Le roi Arthur : la légende

d’Excalibur et confirme son talent pour les rôles exigeants, tant physiqueme­nt qu’émotionnel­lement.

Mais en doutait-on ? AD{JDM2189382}

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L’actrice Eve Hewson Le détenu Louis Dega (Rami Malek) Henri Charrière Celui qu’on surnomme Papillon (Charlie Hunnam)

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