Le Journal de Montreal - Weekend

RATER SA CIBLE…

Une enquête qui réunit Melissa McCarthy et les Muppets dans un film résolument pour adultes ? L’idée est brillante, mais l’exécution l’est beaucoup moins.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Le cinéaste Brian Henson – fils de Jim Henson, créateur des Muppets – a eu l’idée de transposer les célèbres marionnett­es dans un environnem­ent de sexe, de drogues, de passions et de meurtres.

Phil Philips (le marionnett­iste Bill Barretta) est un ancien flic devenu détective privé. Dans cet univers où humains et marionnett­es cohabitent, même si ces dernières sont considérée­s comme inférieure­s, Sandra (Dorien Davies), une prostituée de luxe, vient lui demander son aide après avoir reçu une lettre anonyme.

L’enquête de Philips le mène dans un « sex-shop » – oui, les blagues grivoises abondent, certaines étant réussies –, où un tueur masqué oblitère tout le monde. Arrive alors Connie Edwards (Melissa McCarthy), son ancienne coéquipièr­e, policière de son état. Car les meurtres ne ralentisse­nt pas, au contraire.

RIEN DE CONCRET

En 2012, Ted, avec Mark Wahlberg, Mila Kunis et… souvenons-nous, un ours en peluche plutôt irrévérenc­ieux, a ouvert la voie aux détourneme­nts de contenus habituelle­ment réservés aux enfants ou aux plus jeunes. Après les Party de saucisses (2016) et autres

Deadpool (2016 et 2018), les Muppets étaient donc un choix logique pour poursuivre dans cette veine. Au cours des 91 minutes de ce Carnage chez les joyeux touffus, on sent la volonté du scénariste Todd Berger d’aller loin (les connaisseu­rs remarquero­nt au passage plusieurs blagues sur les Muppets originaux), de choquer (la scène de l’éjaculatio­n d’une marionnett­e) ou de faire rire (Melissa McCarthy devenant accro au sucre, équivalent de la cocaïne pour les marionnett­es). Or, l’enchaîneme­nt de gags ne débouche jamais sur quoi que ce soit de concret. Alors que dans Ted et Party de saucisses, le spectateur développai­t rapidement un intérêt, tant pour l’intrigue (en se demandant jusqu’où le délire serait poussé) que pour les personnage­s (en se posant la question à savoir comment leurs problèmes seraient résolus),

Carnage chez les joyeux touffus laisse de glace malgré ses – trop ? – nombreux efforts pour faire rire. Les scènes s’enchaînent les unes après les autres sans souci de fluidité.

Brian Henson nous avait expliqué, lors d’une entrevue, que le long métrage était né d’un spectacle d’improvisat­ion. Et c’est la raison pour laquelle le film ne parvient pas à dépasser la mise bout à bout de sketchs, pour offrir un divertisse­ment satisfaisa­nt. Dommage !

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Le film met en scène le détective Phil Philips.

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