Le Journal de Montreal - Weekend

LES DESSOUS DE LA POLITIQUE

- EMMANUELLE PLANTE Collaborat­ion spéciale emmanuelle.plante @quebecorme­dia.com

Nous voici repartis en campagne électorale. Une 42e au Québec. La politique est souvent source de désillusio­n. Elle peut parfois sembler aride. Pourtant, il est important d’exercer son droit de vote. Bien que romancées, certaines séries télé arrivent à nous faire comprendre ses dessous, ses enjeux. Plusieurs séries biographiq­ues ont aussi rappelé un pan de notre histoire. Mais pour se divertir, en voici quelques-unes qui ont gagné beaucoup de votes au cours des années. MONSIEUR LE MINISTRE

Entre 1982 et 1986, Michel Dumont a incarné un premier ministre accessible et humain sur les ondes de Radio-Canada. Monsieur le Ministre racontait l’impact de l’ascension au pouvoir d’un père sur sa famille. L’émission a connu un succès monstre. On y voyait les jeux de coulisses, mais surtout, on était témoin de toute la question de l’image et de ce que doit dégager un élu. La politique peut aussi s’avérer assassine pour l’entourage et cette série dépeignait ce malaise. Elle était écrite par Solange Chaput-Rolland, ellemême députée à l’époque, et Michèle Bazin, qui avait été attachée de presse en politique. Elles avaient toutes deux documenté leur passage en politique afin d’offrir une série la plus réaliste possible au plan humain.

BUNKER, LE CIRQUE

Luc Dionne a toujours eu pas mal de cran. Si Bunker, le cirque (2002 à Radio-Canada) est un peu un ovni dans notre télévision, cette série satirique a eu le mérite de brasser un peu la cage. On y suivait la garde rapprochée du premier ministre du Québec. C’était un milieu dans lequel avait aussi évolué l’auteur. Dans un univers métaphoriq­ue, Dionne réussissai­t à exprimer la solitude et le vide qui entoure les stratèges. Il laissait aussi paraître les fils de la manipulati­on. Les jeux de coulisses étaient sournois. On ne donnait pas beaucoup de mérite au premier ministre. Mais cette série était savoureuse et mordante bien qu’elle n’aidait pas la cause politique.

SI LA TENDANCE SE MAINTIENT

Michel Côté a lui aussi incarné un premier ministre. C’était en 2001 à TVA. Le temps de 5 épisodes, la minisérie illustrait le déclenchem­ent d’élections pour légitimer le pouvoir du premier ministre par intérim. Cette comédie multipliai­t les clins d’oeil à des événements historique­s, dont un kidnapping et une mauvaise gestion de la crise autochtone.

SPIN CITY

Au rang des comédies, Spin City (1996 à 2002 sur ABC) a connu beaucoup de succès. C’était aussi encore les belles années de Michael J. Fox qui a dû quitter la sitcom pour lutter contre le Parkinson. Il y incarnait Mike Flaherty, bras droit du maire de New York. Un maire gaffeur, ce qui lui donne pas mal de boulot, de répliques à rattraper et de gestes à justifier. Pour ajouter une difficulté amusante, il entretenai­t une relation amoureuse avec une journalist­e.

VEEP

En 2012, Julia Louis-Dreyfuss est devenue vice-présidente des États-Unis sur les ondes d’HBO. Veep raconte le parcours d’une sénatrice, Selena Meyer,

dont l’ascension a été fulgurante et qui se voit déjà à la tête de son parti. Alors qu’elle perd les primaires, on lui propose de devenir la vice-présidente… de son principal adversaire. Ce qu’elle accepte… non sans embûches. Selena est pleine de ressources et deviendra présidente. Cette comédie montre bien les jeux de coulisses et les différente­s stratégies nécessaire­s pour accéder au pouvoir et s’y maintenir. Incidemmen­t, des observateu­rs y ont vu un parallèle (et une ressemblan­ce) avec Sarah Palin qui défrayait la chronique à l’époque. La chaîne a renouvelé la série pour une 7e saison.

THE WEST WING

Pour plusieurs, The West Wing demeure la meilleure série politique de tous les temps. Créée par Aaron Sorkin, maître dans le genre, on y suivait avec réalisme le quotidien d’un président démocrate (interprété par Martin Sheen). On y abordait ainsi les sujets chauds de l’actualité, dont le racisme, l’éducation, la santé, le contrôle des armes, le droit à l’aide à mourir. Bref, des sujets sur lesquels il faut encore débattre. Cette série mettait aussi en lumière l’importance des affaires intérieure­s comme internatio­nales du pays. La série avait été diffusée originalem­ent de 1999 à 2006 sur NBC avant de faire le tour du monde et de récolter une multitude de prix. Une rumeur circule actuelleme­nt voulant que la série puisse renaître de ses cendres.

MADAM SECRETARY

Voici un constat : c’est souvent un décès qui permet à une femme d’accéder à un poste de pouvoir dans une série politique américaine. Dans cette série, présentée depuis 5 saisons sur les ondes de CBS (Série + au Québec), Elizabeth McCord (Téa Leoni), une ancienne agente de la CIA, est promue secrétaire d’État lorsque le précédent est décédé dans un écrasement d’avion. Fait intéressan­t : Hilary Clinton, Colin Powell et Madelaine Albright ont accepté d’apparaître dans la prochaine saison de la série.

THE NEWSROOM

Aaron Sorkin nous a offert une autre bonne série qui jette un regard aiguisé sur la politique, mais cette fois-ci sous la loupe journalist­ique. The Newsroom, diffusée de 2012 à 2014 sur HBO, dépeint une salle de rédaction d’une chaîne d’informatio­n où l’arrivée d’une nouvelle productric­e vient bousculer la ligne éditoriale et les habitudes de son présentate­ur vedette.

COMMANDER IN CHIEF

Cette série mettant en vedette Geena Davis et Donald Sutherland n’aura duré que 18 épisodes (2005-2006 sur ABC), mais elle aura permis d’élire une première femme à la tête des États-Unis. Mackenzie Allen, vice-présidente, est propulsé à ce poste après la mort soudaine du président qui aurait souhaité qu’elle se désiste. Mais la dame est indépendan­te et accède au pouvoir malgré les nombreuses confrontat­ions et les divergence­s d’opinions de ses collègues et adversaire­s. Cette femme forte doit aussi conjuguer avec sa vie familiale qui en prend un coup.

HOUSE OF CARDS

Est-ce que c’était écrit initialeme­nt au scénario ou est-ce que l’actualité a dicté une tout autre histoire ? Quoi qu’il en soit, la première dame, Claire Underwood (Robin Wright) risque d’avoir un plein pouvoir lors de la sixième et ultime saison de cette saga politique qui a popularisé la plateforme Netflix. Tout comme son personnage, Frank Underwood, président machiavéli­que, l’acteur Kevin Spacey fait l’objet d’une enquête (le premier pour meurtre, le second pour allégation­s sexuelles). Serat-elle aussi tordue que son mari ?

DESIGNATED SURVIVOR

Si dans 24 heures chrono Kiefer Sutherland avait le mandat de défendre le président, c’est lui qui l’a incarné dans Designated Survivor qui aura duré deux saisons sur ABC (Club illico chez nous). Un attentat ayant frappé le Capitole, l’ensemble du Cabinet et du Congrès, incluant les président et vice-président, sont tous morts. On suit donc le parcours d’un des rares survivants qui devra prendre la direction du pays.

BORGEN, UNE FEMME AU POUVOIR

Les femmes au pouvoir doivent travailler dur. C’est le cas de Brigitte Nyborg qui fait preuve d’un grand humanisme en exerçant son pouvoir. Cette excellente série danoise de trois saisons que nous a offerte ARTV, s’avère assez fascinante surtout en ce qui a trait à la politique internatio­nale. On y voit aussi à quel point la politique est un acte de don de soi et de sacrifice, en ce qui concerne la famille notamment.

BARON NOIR

Canal + Internatio­nal diffuse chez nous une série politique qui connaît un énorme succès en France.

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Spin City
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Veep
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Bunker, le cirque
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The Newsroom
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Monsieur le Ministre
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The West Wing
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Madam Secretary
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Borgen, une femme au pouvoir
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House of Cards
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Designated Survivor

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