Le Journal de Montreal - Weekend

FAIRE SA PLACE EN HUMOUR

- FRANCIS BOLDUC

La relève en humour au Québec est franchemen­t assurée. Régulièrem­ent, on découvre de nouveaux artistes qui réussissen­t à se tailler une place dans l’univers très fréquenté de l’humour. Nous vous présentons l’un de ceux-ci, Charles Pellerin, qui suscite déjà beaucoup d’attention.

Charles Pellerin est originaire de Laval et il est âgé de 23 ans. Benjamin d’une famille de deux enfants, il a une soeur de deux ans son aînée. Le jeune humoriste a pris la direction de l’École nationale de l’humour après avoir terminé ses études collégiale­s.

« Au Collège Montmorenc­y, j’étais en communicat­ions, mais c’était un beau prétexte pour faire de l’improvisat­ion. Les communicat­ions, ça n’a jamais été mon plan initial. Moi, ce que je voulais faire, c’était de l’impro à cet endroit reconnu. C’est ce qui a motivé mon choix de cégep. »

En plus de l’impro qu’il pouvait faire à sa guise, Charles Pellerin se produisait une fois par mois à l’occasion de soirées d’humour.

« Le but était vraiment de devenir humoriste. »

Après le cégep, il s’est donc inscrit à l’École nationale de l’humour dans le programme d’humoriste. Le Lavallois explique son cheminemen­t surprenant.

« Avant d’entrer au secondaire, on avait trois choix de cours à faire au Collège Laval : arts plastiques, musique et art dramatique. Moi, en arts plastiques, j’étais nul ; ça ne pouvait pas être une option ! »

Il raconte ensuite qu’en ce qui concerne la musique, une expérience au primaire lui a laissé quelques souvenirs assez vifs.

« J’avais un professeur qui était un peu intense. On a fait deux albums de psaltérion [instrument de musique à cordes, NDLR]. On faisait de la musique bien intense ! J’ai eu le goût de faire autre chose. »

Son choix s’est donc arrêté sur l’art dramatique.

« On s’est mis à faire de l’impro, mais personne ne voulait participer parce qu’ils étaient trop gênés. Moi, je m’en foutais un peu ; donc, en gros, pendant le cours d’art dramatique, c’est moi qui faisais de l’impro pendant 50 à 60 minutes ! Les autres regardaien­t. De fil en aiguille, je me suis dit que je pourrais peut-être faire ça dans la vie. J’ai toujours aimé l’humour, et mes parents m’emmenaient voir des galas à Juste pour rire. Aussi, j’avais chez moi le DVD du Show caché, de Louis-José Houde, que je regardais en boucle. »

Grâce à l’impro qu’il a pratiquée au secondaire, très vite un choix s’est imposé à Charles. « C’était clair que je voulais devenir humoriste. En cinquième secondaire, j’ai fait Secondaire

en spectacle et ensuite, Cégeps en spectacle. J’ai fait tout ce qu’il fallait pour faire ce métier. »

DU STAND-UP À L’AMÉRICAINE

Comme plusieurs de ses collègues humoristes, Charles a des modèles dans le métier qu’il pratique.

« Adib Alkhalidey, je le trouve brillant et créatif. J’aime la forme d’humour qu’il pratique. C’est plein d’amour et, en même temps, il te force à réfléchir. J’adore Adib ! J’apprécie aussi Jay Du Temple, dont je fais la première partie en tournée. C’est lui qui m’a cédé l’animation des Lundis de

l’humour, au bar Le Jockey. C’est un modèle pour moi, tant sur scène que dans la vie. Je ne connais pas de personne plus généreuse que ce gars-là. »

Chez nos voisins américains, il nommera, entre autres, Dave Chappelle. Appelé à décrire son humour, Charles explique :

« Je fais du stand-up à l’américaine, très classique et sans artifice. Je raconte des anecdotes, avec une réflexion derrière les propos ; mais je tente de garder ça le plus ludique possible pour éviter que la réflexion devienne cynique. J’essaie toujours de voir le bon côté des choses. »

 ?? PHOTO AGENCE QMI, DARIO AYALA, ?? Charles Pellerin au galaCarte Blanche, à la salle Wilfrid-Pelletier, dans le cadre du festival Juste pour rire 2018. CHARLES PELLERIN
PHOTO AGENCE QMI, DARIO AYALA, Charles Pellerin au galaCarte Blanche, à la salle Wilfrid-Pelletier, dans le cadre du festival Juste pour rire 2018. CHARLES PELLERIN

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