Le Journal de Montreal - Weekend
LORD BYRUN, LA NOUVELLE ÉTOILE
Avec ses chansons terre-à-terre et humoristiques, et son énergie débordante, Lord Byrun, 29 ans, de Riceton, en Saskatchewan, a enlevé les grands honneurs à la finale du 50e Festival international de la chanson de Granby (FICG), la semaine dernière.
« Je pense que je suis à la bonne place, au bon moment », a philosophé le gagnant, Byrun Boutin-Maloney de son vrai nom, en entrevue téléphonique, au lendemain de son triomphe.
Le jury formé d’une centaine de professionnels de l’industrie de la musique du Québec et d’Europe et de journalistes a apparemment craqué pour la langue des Prairies du garçon, son authenticité et l’originalité de sa proposition.
Après s’être pointé au pas de course sur la scène du Palace de Granby, Lord Byrun a salué les spectateurs en les interpellant d’un « Mes p’tits coeurs » et « Mes chères mémères », a qualifié Granby de « village » et s’est réjoui que le zoo de l’endroit l’ait « laissé sortir ».
La première composition qu’il a offerte, Merde, n’était pas sans rappeler le joyeux hymne Aujourd’hui, ma
vie c’est d’la marde, de Lisa LeBlanc, tant dans le thème que dans les paroles.
« [Le festival de] Granby, c’est spécial, a expliqué le chanteur de son accent anglophone. C’est tellement intensif. On rencontre beaucoup de gens, on fait de bonnes connexions. Je me suis fait des amis avec qui, j’espère, ça va durer pour la vie ! »
OUTILS
Lord Byrun a exercé plusieurs jobs « plates et pas trop excitants », avant de s’accorder quelques années pour plancher sur ses compositions, lui qui gratte basse et guitare, joue de la batterie et écrit ses propres textes, en français et en anglais, depuis l’âge de 16 ans.
Il a notamment fait partie du groupe Indigo Joseph, avec lequel il a réalisé des albums et s’est produit dans les bars.
Sa folk moderne, teintée de l’influence de Bob Dylan dans les mots et Talking Heads dans les sonorités, se concentre beaucoup sur les paroles, qu’il espère rassembleuses.
« J’essaie de parler de choses complexes d’une façon que les enfants pourraient comprendre, a-t-il dit. J’aime beaucoup montrer qu’on a les mêmes émotions, même si on semble très différents ou loin les uns des autres. C’est le fun de s’amuser, d’avoir une joie de vivre, de célébrer, de danser. »
La suite de son cheminement professionnel, Lord Byrun souhaite la « laisser grandir tranquillement, organiquement, une chose à la fois », et trouver l’équipe qui lui permettra de concocter un disque à son image.
Outre la visibilité médiatique et des opportunités de spectacles, le concours de Granby lui a apporté tout un baluchon de bourses destinées au développement de sa carrière, totalisant près de 50 000 $.
« Je ne pense pas qu’une compétition puisse faire une carrière, mais j’ai de bons outils, et c’est à moi de travailler, maintenant », estime le principal intéressé.